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Actualités - ANALYSE

Tractations tous azimuts en vue d'un consensus

Une évidence s’impose : le retour éventuel de M. Rafic Hariri au Sérail ne se fera qu’en base d’un consensus politique général. Il faut en effet régler d’une part la problématique des relations entre les présidents. Et ensuite, dégager un accord solide entre diverses forces politiques pour le redressement économique, tout comme pour l’éclosion d’un État, notion dont on reste toujours très éloigné dans ce pays. Comme il y a une infinité de points et de détails à régler, les 45 jours de la période intermédiaire ne paraissent pas de trop. Il y a sur la planche la question, délicate, de la désignation d’un nouveau Premier ministre ; le volume et la nature du Cabinet qu’il sera appelé à former ; la répartition des maroquins entre les forces politiques ; le programme d’action qui doit être élaboré, en fonction des données régionales aussi bien que locales. On ne s’étonnera pas dès lors que Damas soit le théâtre actuellement, comme aux plus beaux jours de la troïka, d’un étourdissant défilé-carrousel de personnalités libanaises de premier plan. Encore une fois, en effet, c’est aux Syriens que l’on s’en remet pour lier la sauce et arbitrer les nouveaux différends qui se font jour, ou les anciens litiges qui subsistent. Toujours est-il que tout le monde semble d’accord pour estimer que sans accord préalable, ni le chef de l’État ne consentirait à la mise en place d’un nouveau Cabinet Hariri ni l’ancien président du Conseil lui-même n’accepterait sa désignation. Mais sur quelles bases au juste se ferait un tel accord ? Pour le moment, on en est toujours aux lignes générales et à des spéculations de salon, qui peuvent être autant de ballons d’essai. Les conditions que l’on entend évoquer ici ou là suscitent par elles-mêmes les interrogations suivantes : – Sur le choix de quels ministres pourrait-on s’entendre, y aurait-il des «inamovibles» qui seraient enfin écartés du pouvoir et comment compte-t-on partager ? – Le Liban d’après-guerre serait-il enfin doté d’un gouvernement d’entente nationale incluant l’Est politique ? Ne s’achemine-t-on pas plutôt vers une réédition de la monochromie, sous le couvert du slogan «Cabinet homogène» que défend M. Rafic Hariri ? – Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, que vont devenir les directeurs généraux ? Vont-ils être soumis à un large mouvement administratif visant à promouvoir la compétence plutôt que les attaches confessionnelles ? Dans le même esprit, va-t-on enfin réformer l’Administration, instrument indispensable pour le redressement économique ? – Et, à ce propos, quelle pourrait bien être la politique financière du prochain Cabinet ? Quel plan établirait-il pour assainir les comptes du Trésor et réduire la dette publique dont le seul service (paiement des intérêts) pompe toutes les recettes de l’État ? Toutes ces questions, et bien d’autres, sont sous étude. En ce qui le concerne, M. Rafic Hariri a déjà fait état, dans son programme électoral, de ses idées générales, qui sont le fruit d’un large mouvement de concertations avec diverses forces actives de la société civile. Il y parle de progrès, de dynamique et d’efforts communs. Baabda pour sa part se dit déterminé à engager l’application du discours présidentiel. C’est-à-dire à initier un changement radical dans les institutions et les administrations de l’État. Objectif que personne ne conteste, tout en se demandant si les entraves, qui ont bloqué avant les élections législatives la concrétisation du plan présidentiel et qui ont empêché la réforme administrative, sont maintenant abolies. Sans compter que les moyens, les méthodes pour atteindre le but fixé par le chef de l’État font l’objet de vives querelles. En conclusion, et en deux mots comme en mille : M. Rafic Hariri accepterait-il d’effectuer un retour soumis par le régime à des conditions préalables ? Toute la question est là.
Une évidence s’impose : le retour éventuel de M. Rafic Hariri au Sérail ne se fera qu’en base d’un consensus politique général. Il faut en effet régler d’une part la problématique des relations entre les présidents. Et ensuite, dégager un accord solide entre diverses forces politiques pour le redressement économique, tout comme pour l’éclosion d’un État, notion...