Rechercher
Rechercher

Actualités - INTERVIEWS

Les Forces libanaises misent sur des élections anticipées

Depuis les élections d’un nouveau Parlement qui ont marqué la fin de la guerre en 1992, les Forces libanaises (FL) ainsi que d’autres courants de l’opposition chrétienne boycottent les urnes. Les troisièmes législatives après Taëf ne font pas exception. Le courant FL, qui a participé cependant aux municipales de 1998 et dont les candidats ont remporté un succès certain, a décidé encore une fois de «ne pas rendre légitimes des élections qui seront organisées par un gouvernement tenu par le régime syrien», a indiqué à L’Orient-Le Jour M. Toufic Hindi, représentant du courant FL dans les réunions avec l’opposition chrétienne. «Contrairement aux législatives, les municipales ont un aspect politique secondaire, un caractère local», explique M. Hindi. Ce n’est pas le cas des élections 2000, qui, selon les FL, seront «régies par un pouvoir hors frontières, non démocratique». De ce fait, quel que soit le taux de participation, le nouveau Parlement n’aura donc aucune légitimité populaire, même s’il est constitutionnel. «Si nous participons aux élections, nous acceptons de fait la règle du jeu», indique le représentant des FL. Or, depuis 1990, année qui a marqué la fin des évènements du Liban, les Forces libanaises ont rejeté ces règles. Pour expliquer leur position, les partisans du courant vantent les avantages du boycottage dans une phase ultérieure. Dans le passé, ils avaient misé sur une conjoncture régionale et il semble qu’ils le feront cette fois aussi dans l’espoir de se faire entendre. Avec le boycottage, le courant peut «rejeter n’importe quelle décision prise par le pouvoir sur le plan national» et «nous continuerons à exiger la tenue de nouvelles élections démocratiques, dans des conditions normales», déclare le représentant des FL dans les réunions avec l’opposition chrétienne. «Un jour viendra où notre refus se concrétisera», indique M. Hindi. Selon lui, «ce jour ne tardera pas à venir», car «la conjoncture régionale a changé». Contrairement aux législatives de 1992 et 1996, le boycott des élections cette année portera ses fruits. «À quelques mois des élections libanaises, trois facteurs ont été modifiés et leurs retombées se font progressivement sentir dans le pays», dit-il. Et de citer : «La marginalisation de la Syrie dans le processus de paix après le sommet de Genève, le retrait israélien du Liban-Sud, et la mort du président Assad, qui laisse une Syrie stable mais moins forte». « Non » au fait accompli Pour les Forces libanaises, si à ces facteurs nationaux et régionaux s’ajoute l’appel de plusieurs mouvements libanais à un pays libre et souverain, des élections anticipées pourraient être organisées. À l’issue d’un tel scrutin, les accords de Taëf, impliquant en premier lieu la mise en place d’un véritable gouvernement d’union nationale, seront tout de suite appliqués. Actuellement, dans le cadre des législatives, un noyau regroupant les forces de l’opposition chrétienne a vu le jour. Il est formé notamment des FL, du PNL et du courant aouniste, des factions chrétiennes qui, à un moment ou un autre de la guerre, se sont entre-tuées. Elles se retrouvent actuellement pour «dire non» au fait accompli. «À l’issue des élections, les mouvements de l’opposition chrétienne pourraient continuer à se réunir», déclare M. Hindi. Selon lui, «les divers courants pourraient se regrouper autour du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir». Pour aboutir cependant, l’action devrait être plus large pour rassembler des forces chrétiennes et non chrétiennes, ainsi que des personnalités politiques et non partisanes. «Nous devrons tous appeler à la souveraineté du Liban», note le représentant du courant FL. Demain, les partisans des Forces libanaises et d’autres courants chrétiens boycotteront les élections. Leur absence passera-t-elle inaperçue ? Ils ont fait la loi durant la guerre. En temps de paix, malgré leur marginalisation, les Forces libanaises ont fait preuve de ténacité. Seront-elles en mesure d’atteindre les buts qu’elles se sont fixés ? «Tout vient à point à qui sait attendre», dit-on.
Depuis les élections d’un nouveau Parlement qui ont marqué la fin de la guerre en 1992, les Forces libanaises (FL) ainsi que d’autres courants de l’opposition chrétienne boycottent les urnes. Les troisièmes législatives après Taëf ne font pas exception. Le courant FL, qui a participé cependant aux municipales de 1998 et dont les candidats ont remporté un succès certain,...