Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Campagne en marge pour un gouvernement d'entente

Selon un dignitaire religieux «bien au-delà des élections, le pays a un besoin urgent, vital même à certains égards, de se doter d’un Cabinet d’entente nationale. Les difficultés intérieures, comme la crise socio-économique, la menace de l’implantation, les camps palestiniens et la situation régionale qui reste critique, ne peuvent être affrontées que par une solide unité des rangs libanais. Sans cela, le pouvoir exécutif et le Parlement ne pourront pas traiter efficacement ces problèmes». Ce prélat rappelle «les effets catastrophiques, en 1992, du camouflet infligé à la volonté populaire qui s’était manifestée à travers le boycott des élections. L’économie nationale s’était effondrée d’un coup après les élections et pour faire face à la grogne généralisée, l’on avait fait appel à M. Rafic Hariri. Il avait, pour un moment, redonné confiance aux Libanais. Mais aujourd’hui, la récession, les clivages intérieurs et les échéances régionales nécessitent absolument que le Liban regroupe ses forces. Il faut un Cabinet fédératif, composé de personnalités politiques inspirant confiance par leur intégrité et leur efficience. Il aurait d’abord pour tâche de panser rapidement les plaies occasionnées par les élections. Et d’ouvrir dans la foulée un dialogue avec toutes les composantes sociopolitiques du pays, pour arrêter une position nationale commune à l’égard de tous les défis. Déjà, pour la formation même du Cabinet, il faut une concertation étendue, sur base de principes communs. Si cette ouverture préparatoire devait échouer, les clivages cristallisés par la campagne s’aggraveraient, le pays serait divisé au moins en deux, au Parlement comme en dehors et il n’en a vraiment pas besoin. Le traitement des vrais problèmes serait noyé dans de vaines polémiques et la démagogie battrait son plein. Le Liban a déjà connu de telles situations par le passé, mais il était alors en meilleure santé, politique, sociale et économique. Aujourd’hui, il atteint la cote d’alerte sur tous ces plans. Or tout se tient : sans un Cabinet qui inspire confiance, sans un effort visant à redonner au Liban sa vraie souveraineté, le redressement économique, l’assainissement des finances publiques, le pompage des aides comme des investissements, le développement harmonisé des régions ne seront pas possibles. De même, le pays ne pourrait pas, sans entente intérieure, faire face aux retombées de l’évolution régionale, que cela soit aux suites découlant d’un éventuel traité de paix qui pourrait se faire aux dépens du Liban ; ou aux dangers que la persistance du blocage diplomatique peut entraîner. La paix civile serait en jeu et il faut donc impérativement, pour la préserver, un Cabinet d’entente nationale». Un gouvernement de salut public en somme. Pour le moment, le climat politique ne semble pas s’y prêter. On peut cependant noter, à l’instar du dignitaire religieux cité, que le chef de l’État souligne pour sa part, dans un appel aux candidats, la nécessité de veiller à ce que les attaques électorales ne se répercutent pas sur le pays et ne le mènent au bord de l’effondrement. Conscient dès lors des périls de la phase actuelle, le président de la République proclame qu’il ne permettra pas qu’on se joue du sort du pays, insistant pour que tout le monde mette en avant l’intérêt national. Il rappelle aux élus virtuels leur responsabilité de représentants de tout le Liban, les félicite d’avance tous dans un esprit d’entente, et les invite expressément à coopérer pour le chantier de construction d’un véritable État des institutions et de droit.
Selon un dignitaire religieux «bien au-delà des élections, le pays a un besoin urgent, vital même à certains égards, de se doter d’un Cabinet d’entente nationale. Les difficultés intérieures, comme la crise socio-économique, la menace de l’implantation, les camps palestiniens et la situation régionale qui reste critique, ne peuvent être affrontées que par une solide...