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Actualités - REPORTAGES

Trois listes et une pléthore de candidats indépendants Liban-Nord II : une lutte de type féodal dans une cicronscription difficile

Dans la deuxième circonscription du Liban-Nord, la fièvre monte. Plus que deux jours. Derniers préparatifs, derniers contacts. Les meetings électoraux se multiplient. Et des surprises sont encore à prévoir jusqu’à la dernière minute. Jusque-là, la bataille s’annonce impitoyable. Non seulement à cause de l’enjeu électoral en lui-même, mais surtout, parce que cette campagne, qui a débuté sur un fond de polémique opposant les deux leaders traditionnels de la région, Omar Karamé et Sleiman Frangié, qui ont décidé cette année de s’affronter à travers deux listes distinctes, se poursuit sur une note d’animosité par déclarations interposées. Ce conflit a déjà donné le ton à la consultation électorale qui opposera la liste de la Solidarité et du développement qui s’est constituée autour du ministre de l’Agriculture Sleiman Frangié et celui des Transports Nagib Mikati, et celle de la Dignité nationale présidée par l’ancien Premier ministre Omar Karamé et la députée Nayla Moawad. Malgré la présence d’une troisième liste soutenue par l’ancien ministre des Transports Omar Meskaoui et de plusieurs indépendants, dont le candidat au siège sunnite de Tripoli Misbah el-Ahdab, qui s’est retiré en dernière minute de la liste Frangié, l’enjeu électoral semble se situer autour des deux listes principales qui devraient en principe se partager la majorité des voix. Rappelons que plusieurs tentatives avaient été déployées pour rapprocher les deux leaders traditionnels du Nord, afin d’éviter un affrontement «qui ne pourrait que desservir la région» comme l’avait précisé M. Frangié, qui avait même fait état d’une intervention syrienne dans cette direction. Mais en vain. Après moult tiraillements, tractations en coulisses et pressions de part et d’autre, les deux listes principales, l’une incomplète, l’autre «hétérogène» aux dires de certains, ont vu le jour. Entre-temps, le candidat sunnite au siège de Tripoli de la Jamaa islamiya, Abdallah Babetti, qui était compté à la liste Omar Karamé-Nayla Moawad, s’était retiré à la demande «de certaines parties», pour aller rejoindre la liste opposée, emportant avec lui tout le bloc des voix islamistes vers l’autre camp. Un «coup» que certains observateurs proches de la liste de la Dignité nationale ont attribué aux services de l’État qui «font de leur mieux pour faire échouer la liste Karamé-Moawad». La guerre des clans ne s’est pas arrêtée là. Outre les déclarations fulminantes que se sont lancés les deux leaders du Nord à travers les médias, et les accusations mutuelles portant sur la question du leadership de Tripoli, le dernier conflit en date a été marqué par le refus de la direction de la Foire internationale de Rachid Karamé d’accorder à la liste opposée l’autorisation de tenir son meeting électoral dans cet espace, pour des raisons évidentes. Pour sa part, l’ancien Premier ministre a encore fait monter les enchères mercredi soir lors d’un meeting électoral avec ses colistiers au Koura en s’en prenant à «ceux qui ont l’effronterie de se présenter aux élections avec de l’argent gagné malhonnêtement, pour acheter des voix et retourner siéger au Parlement pour continuer à piller le pays». Dernier rebondissement sur la scène politique de cette circonscription, la récente affirmation du courant haririen de sa volonté de soutenir son candidat Misbah el-Ahdab contre le candidat sunnite de Tripoli sur la liste de la Solidarité et du développement Mohammed Safadi, ainsi que le candidat maronite du Batroun, Charles Ayoub, contre Boutros Harb. Cette décision laisse présager que la liste Frangié-Karamé risque d’être percée par plus d’un candidat. L’état des lieux semble de plus en plus complexe. Et cette partie du Nord apparaît aujourd’hui d’autant plus fragmentée sociologiquement parlant, que l’électeur sera bien indécis quant au choix qu’il aura à faire. Les conflits féodaux sont en effet venus se greffer à des luttes acharnées autour de la Zaama de la capitale du Nord. Pour couronner le tout, un dernier enjeu, celui de la présidence du Conseil, semble également devoir marquer le scrutin dans cette ville. Voici les principaux candidats en lice : – La liste de la Solidarité et du développement : Tripoli : Nagib Mikati, Ahmad Karamé, Abdallah Babetti - Jamaa islamiya, Mohammed Kabbara et Mohammed Safadi (sunnites), Jean Obeid (maronite), Maurice Fadel (grec-orthodoxe), Ahmad Hbous (alaouite). Minnieh : Salah Kheir (sunnite). Zghorta : Sleiman Frangié, Estéphan Doueihy, et César Moawad (maronites). Koura : Farid Mekari, Fayez Ghosn et Salim Saadé (grecs-orthodoxes). Batroun : Boutros Harb et Sayed Akl (maronites). – La liste de la Dignité nationale : Tripoli : Omar Karamé, Sami Minkara, Mohammed Jisr, Wassim Ezzeddine, Khaldoun Cherif, (sunnites), Samir Frangié (maronite), César Khlat, (grec-orthodoxe), le siège alaouite reste vacant. Minnieh : Hachem Alameddine (sunnite). Zghorta : Nayla Moawad, Salim Karam (maronites). Le troisième siège maronite reste vacant. Koura : Nicolas Ghosn, Élias Saba et Joseph Chikhani (grecs-orthodoxes). Batroun : Nizar Younès et Nabil Hokayem (maronites). – La liste de l’Indépendance : Tripoli : Omar Miskaoui, Kamil Mrad, Moustapha Ajam, Bassam Dayeh (sunnites), Georges Chabtini (maronite), Mohammed Iskandar (alaouite), le siège grec-orthodoxe reste vacant. Minnieh : Abdel Rahim Alameddine (sunnite). Zghorta : Robert Boulos (maronites), les deux autres sièges maronites restent vacants. Koura : Gabriel Derreik, Nagib Boulos (grecs-orthodoxes), le troisième siège orthodoxe reste vacant. Batroun : Leyla el-Khazen, Georges Daou (maronites). Les candidats indépendants : Tripoli : – Misbah el-Ahdab, Taha Atfat Naji, Mohammed Almawiyat, Jammal Nassreddine Badawi, Abdel Kader Khadem, Walid Itawi, Bachar Karim, Riad Salhab, Mahmoud Zghloul, Fayçal Dernayka, Abdel Rahman Moukaddem, Ismat Kazem Oueidat, Ghada Ibrahim, Mohammed Mattar, Moustapha Alameddine, Marwan Mawas, Ghassan Adhameh, Nazem el-Omar, Hassan Chahhal (sunnites), Imad Mahfoud, Nasr Khodr, Mahmoud Chehadé, Ali Eid, Hassan Mikhaël, Moustapha Eid (alaouites), Antonios Maroun, Ibrahim Tawil, Badawi Hanna (maronites), Antoine Habib (grec-orthodoxe). Minnieh : – Toufic Douheibi, Saleh Kheir, Mahmoud Tebbo, Hassan Hallak (sunnites). Zghorta : – Ziad Mekari, Boutros Doueihy, Youssef Doueihy (maronites). Batroun : – Charles Ayoub, Antoine Harb, Chalitta Torbey, Bahaa Harb Ghaleb Yaacoub (maronites). Koura : – Salim Saadé, Joseph Sabeh, Nabih Chahine, Khalil Zakhem, Fouad Borji, John Moufarrej (grecs-orthodoxes).
Dans la deuxième circonscription du Liban-Nord, la fièvre monte. Plus que deux jours. Derniers préparatifs, derniers contacts. Les meetings électoraux se multiplient. Et des surprises sont encore à prévoir jusqu’à la dernière minute. Jusque-là, la bataille s’annonce impitoyable. Non seulement à cause de l’enjeu électoral en lui-même, mais surtout, parce que cette campagne, qui a...