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Actualités - ANALYSE

Législatives - Les trois présidents tributaires, pour leur désignation, de la majorité parlementaire L'escalade centrée sur la bataille pour le Sérail

En bon défenseur du parlementarisme, le président Nabih Berry affirme que l’escalade politique actuelle n’est pas imputable aux élections en soi mais à la course qui se livre pour la présidence du Conseil ainsi que pour la présidence de la République. Aux yeux d’un vétéran, cette remarque «est presque une lapalissade : les élections, dans un système comme le nôtre, sont toujours vouées à tourner autour des présidences, celle de la Chambre comprise. Nul n’ignore en effet que les trois présidents sont en principe tributaires, pour leur désignation, de la majorité parlementaire, le peuple n’étant pas consulté directement à leur propos comme cela se fait ailleurs». «Sur le plan pratique, enchaîne cette personnalité politique, il est évident que ce qui est surtout en jeu aujourd’hui, c’est la présidence du Conseil. On est en effet encore trop loin de l’élection présidentielle et quant au perchoir de la place de l’Étoile, il semble être promis à coup sûr à son titulaire présent. La preuve la plus évidente du fait que la bataille concerne uniquement le Sérail reste que les médias officiels, au service ostensible de l’occupant actuel, concentrent leurs feux sur son prédécesseur, dont la propre télévision ne manque pas de riposter». Retour au passé : «Jadis, rappelle cet ancien, la présidence de la République, puissamment soutenue par les services de l’État, intervenait lourdement dans les élections, pour s’assurer d’une solide majorité parlementaire, ce qui lui permettait ensuite d’attribuer à son gré la présidence de la Chambre et celle du Conseil. À de rares exceptions, chaque régime d’avant Taëf a pu disposer d’un Parlement, et d’un président de la Chambre, qui entérinaient docilement tous les projets de l’Exécutif, pouvoir alors concentré dans les mains du président de la République. De même, au niveau de la désignation d’un Premier ministre, le chef de l’État ne rencontrait généralement pas de difficultés, la majorité parlementaire à sa solde nommant celui qu’il lui indiquait. Il est arrivé cependant que le peuple fausse le jeu en jetant son poids dans la balance. Ainsi quelquefois, la majorité parlementaire, soumise à une pression populaire déterminée, ne souscrivait pas aux recommandations de la présidence de la République concernant la désignation d’un nouveau Premier ministre. Quand le chef de l’État passait outre aux résultats des consultations parlementaires, comme il en avait alors le droit, il se retrouvait devant des problèmes aigus pour la formation du Cabinet ou se voyait même confronté à des grèves, des mouvements de rue, parfois des révolutions». Et de citer les exemples de «Abdallah Yafi, nommé alors que les députés avaient opté pour Rachid Karamé ou encore Amine el-Hafez qui, désigné, n’avait pas pu gagner la place de l’Étoile pour y demander la confiance ; de même, Noureddine Rifaï, désigné, avait dû démissionner au bout de vingt-quatre heures. Une autre fois, poursuit cette source, Saëb Salam avait voulu remontrer au président de la République que les traditions imposaient la désignation de la personnalité choisie par la majorité parlementaire ; et il lui avait été répondu que la Constitution, qui prime, dit le contraire et laisse dans son article 53 toute liberté de choix au chef de l’État. Tout cela pour dire d’abord qu’en politique, il faut tenir compte de la volonté populaire. Et ensuite pour rappeler que Taëf a changé l’ancien système paramonarchique. En rendant les résultats des consultations parlementaires impératifs et non plus facultatifs». «Dès lors, estime cet homme d’expérience, l’on a bien raison de relever que ce sont les circonstances du moment qui détermineront le choix du nouveau chef de gouvernement et du prochain Cabinet. Ce qui signifie qu’il serait sage de prendre en considération les tendances de la majorité populaire autant que de la majorité parlementaire. Sans quoi, le pouvoir se retrouverait confronté à de difficiles problèmes et la situation générale du pays en souffrirait». Déjà qu’elle n’est pas bien brillante, surtout sur le plan socio-économique. Et de conclure en notant que «le gouvernement Hoss, dont la plupart des membres relèvent du régime, n’a pas su dynamiser l’économie ni assainir les finances publiques. Son excuse principale est qu’il a hérité d’un passif trop lourd. Qu’il laisse donc à celui qu’il accuse d’être responsable de la crise la responsabilité justement de redresser la barre».
En bon défenseur du parlementarisme, le président Nabih Berry affirme que l’escalade politique actuelle n’est pas imputable aux élections en soi mais à la course qui se livre pour la présidence du Conseil ainsi que pour la présidence de la République. Aux yeux d’un vétéran, cette remarque «est presque une lapalissade : les élections, dans un système comme le nôtre, sont...