Israël Profond malaise entre ashkénazes et sépharades

Le Premier ministre israélien Ehud Barak a envisagé hier de constituer un gouvernement d’union nationale s’il s’avère impossible de conclure un accord de paix avec les Palestiniens. «Il y a 50 % de chance qu’un gouvernement élargi voie le jour, et j’espère qu’en cas d’accord avec les Palestiniens, la Knesset permettra au peuple de trancher, mais s’il est impossible de parvenir à un tel accord, il faudra songer à un gouvernement élargi ayant pour vocation de réaliser un programme social et citoyen», a affirmé M. Barak. «Nous sommes tous dans le même bateau, et n’avons pas de pays de rechange. J’appelle toutes les formations politiques à coopérer pour promouvoir mon programme de révolution citoyenne». Les propos du Premier ministre interviennent à l’heure où un profond malaise agite la société israélienne où le fossé s’élargit de jour en jour entre ashkénazes, les juifs d’origine occidentale, et les sépharades venus d’Orient. Ces derniers forment une bonne moitié de la population juive d’Israël, et leur niveau de vie est généralement inférieur à celui de leurs compatriotes ashkénazes. Beaucoup ont gardé un fort ressentiment à l’égard du Parti travailliste qui a dirigé le pays de 1948 à 1977. Ils lui reprochent de les avoir mal accueillis lors de leur arrivée en Israël dans les années 50 et de représenter les intérêts de la bourgeoisie ashkénaze.