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Actualités - REPORTAGES

Participation massive au Chouf en faveur de la liste Joumblatt (photos)

Quelques altercations entre les partisans des deux listes rivales, participation massive, parfaite compréhension entre les délégués et échanges d’accusations entre les présidents des listes. C’est dans cette atmosphère que s’est déroulée la première phase du scrutin législatif, hier, dans le caza du Chouf, quatrième circonscription du Mont-Liban. «Pour qui voulez-vous voter ?». «Tenez, votez pour cette liste». Vêtus de T-shirts jaunes affichant le nom de la liste Le Chouf pour tous (présidée par Me Naji Boustany), des enfants âgés entre 10 et 14 ans se jettent sur les voitures et essaient de lancer, à travers les vitres, la liste du candidat pour lequel ils militent. À 9 heures du matin, le calme régnait à Barouk. Seuls les bureaux de vote grouillaient de vie. «Les élections se passent d’une manière tout à fait démocratique», affirme Hayat Halaoui, déléguée de la liste du Chouf pour tous. «J’espère que la journée finira de la même façon, sans qu’on ait à signaler des irrégularités ou des pressions», poursuit-elle. Et Samir Mahmoud, délégué du Front de lutte nationale présidée par le leader du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt, de renchérir : «Une ambiance saine et amicale caractérise la situation. Dans tout vote, c’est l’électeur qui reste le maître du jeu. C’est à lui que revient la responsabilité de faire parvenir à la Chambre les plus méritants». De son côté, Pierre Jaafar, chef de l’un des bureaux de vote à Barouk, précise qu’aucune irrégularité n’a été signalée. Et pourtant, un homme du troisième âge s’est présenté et a déposé son bulletin dans l’urne, sans pour autant passer dans l’isoloir. Il était accompagné d’un délégué du Front de lutte nationale, qui l’a escorté jusqu’à la sortie de l’immeuble de l’école publique Kamal Joumblatt, sans lui permettre d’adresser la parole à quiconque. «Nous avons pu assister à quelques malentendus, des choses classiques, quoi», indique Mme Hind Naji Boustany, venue voter au vieux Sérail de Deir el-Qamar, réservé aux femmes. «L’ambiance est décontractée des deux côtés, poursuit-elle. Il faut être logique. J’espère voir arriver au Parlement les élus qui le méritent et qui feront du bien au pays». À la question de savoir si elle compte voter pour une liste entière ou procéder à un panachage au niveau des deux listes, une dame s’apprête à répondre, mais se fait devancer par son mari qui indique : «S’il y a une troisième liste, nous n’hésiterons pas à choisir certains de ses candidats». Il s’appelle René, il a 33 ans, et c’est la première fois qu’il vote, «pour une seule personne, et non pour une liste entière». «Peut-être qu’elle votera pour une liste entière», explique-t-il. «Mais, pour cela, il faut attendre l’inspiration». Elle l’aura quand cette inspiration ? «Dès qu’elle rentrera dans le bureau de vote. Elle ne peut l’avoir que dedans». C’est-à-dire ? «Vous pensez que les électeurs viennent voter pour les beaux yeux des candidats ? Ils viennent pour l’argent, pour remplir leurs poches», souligne-t-il, avec ironie. Me Boustany, lui, affirme que M. Walid Joumblatt a recours au «facteur matériel qu’il utilise d’une façon flagrante». À cette accusation, M. Joumblatt a répondu : «Dans notre région, à la différence de Beyrouth, il n’y a jamais eu d’achat de voix, l’électorat traditionnel vote. Il y a eu un élargissement de cet électorat avec le vote de la jeunesse, et la jeunesse s’est mobilisée pour le parti». Altercations verbales Jacqueline, la quarantaine, n’hésite pas à crier à qui veut l’entendre qu’elle a voté pour la liste Joumblatt. «À Deir el-Qamar, vous méritez d’être sous la tutelle du PSP et sous le fanion socialiste, toute votre vie durant», lui réplique l’une des nombreuses déléguées de la liste Le Chouf pour tous. Et Jacqueline d’expliquer avec colère : la tête. «Vous voyez, nous les chamouniens prônons la coexistence et Deir el-Qamar en est l’exemple parfait. Ceux qui cherchent à occuper un siège à la Chambre apparaissent une fois tous les quatre ans et attisent les tensions confessionnelles et la haine. Ils achètent les voix, car ils refusent que le Liban redevienne ce qu’il était avant». Le leader du PNL n’a-t-il pas appelé au boycott ? «Seuls les membres du parti boycottent», note-t-elle. «Les sympathisants du parti ont tous voté». À Moukhtara, seule l’absence d’un délégué de la liste Boustany a été observé. «Il est venu le matin, puis il est reparti», explique M. Joumblatt. «Pendant la guerre, nous avions installé un barrage à l’entrée de Moukhtara, dont il était l’un des responsables. Maintenant il est devenu baasiste». Et de préciser : «Nous n’avons pas relevé de pressions ni d’irrégularités majeures. Mais les pressions des services libanais et syriens ont été exercées avant le scrutin». Dans l’Iqlim el-Kharroub, une participation massive a été observée, notamment à Chéhim où les partisans de Me Naji Boustany affirment à l’unanimité avoir voté pour la liste entière. Une participation d’environ 60 % a été relevée en début d’après-midi. À Barja, par contre, les membres du mouvement islamiste la Jamaa islamiya ont reçu l’ordre de voter pour Élias Barrage de la liste du Chouf pour tous et Mohammed Hajjar de la liste du Front de lutte nationale. «On leur a laissé le choix de voter pour d’autres candidats s’ils le veulent», explique une source proche du mouvement. Panachage, vote de listes entières. Hier, les habitants du Chouf ont essayé de revendiquer leur droit à la liberté d’expression… dans l’attente des résultats.
Quelques altercations entre les partisans des deux listes rivales, participation massive, parfaite compréhension entre les délégués et échanges d’accusations entre les présidents des listes. C’est dans cette atmosphère que s’est déroulée la première phase du scrutin législatif, hier, dans le caza du Chouf, quatrième circonscription du Mont-Liban. «Pour qui...