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Actualités - INTERVIEWS

Les j'accuse de N. Lahoud

La tension est montée d’un cran hier dans la guerre sans merci que se livrent les deux ténors du Metn : Michel Murr et Nassib Lahoud. Jusque-là, le combat était principalement politique. Il pourrait aisément se transformer aujourd’hui en joute judiciaire dans la mesure où, dans une interview télévisée, M. Lahoud a cité les noms d’un fonctionnaire et d’un officier de l’armée qui, selon lui, travaillent pour le compte du ministre-candidat Michel Murr dans sa campagne électorale. Nassib Lahoud a nommément accusé le haut fonctionnaire Ratib Saliba et l’officier de l’armée Maroun Abou Diwan de faire partie du bureau électoral de son rival et de s’activer en sa faveur à l’hôtel Crillon de Broummana. M. Lahoud n’a guère épargné le Premier ministre Sélim Hoss à qui il avait exposé ses doléances la semaine dernière dans un mémorandum exhaustif. «Le chef du gouvernement n’a pas assumé ses responsabilités», a-t-il déclaré. Selon lui, M. Hoss n’a mené aucune enquête en vue de vérifier la véracité de ses accusations. Il a ainsi mis en doute «la neutralité» du président du Conseil à l’égard du processus électoral. M. Lahoud est revenu à la charge concernant l’affaire des panneaux publicitaires sur lesquels étaient affichés ses portraits dans le Metn. Et de s’interroger : «Pourquoi continue-t-on à voir dans l’ensemble du pays des portraits de candidats affichés sur des panneaux publicitaires ? Pourquoi les miens ont-ils été remplacés par d’autres ?» M. Lahoud a réfuté d’autre part l’argument selon lequel les propriétaires des biens-fonds sur lesquels les panneaux affichant ses portraits se sont opposés à sa campagne pour la simple raison qu’ils n’en ont pas le droit dès lors que le terrain a été loué à une agence de publicité. Conclusion du député : «M. Hoss a agi avec légèreté» en se solidarisant avec son vice-président, sans même prendre la peine de mener une enquête concernant ses revendications. Mais l’opposition de M. Lahoud au Premier ministre est plus profonde encore dans la mesure où il ne lui pardonne pas d’avoir trahi, une fois au pouvoir, les principes qu’il avait défendus quand il était dans les rangs de l’opposition. Selon lui, M. Hoss avait farouchement combattu la politique d’endettement extérieur pratiquée par son prédécesseur Rafic Hariri. Or, devenu lui-même Premier ministre, il a poursuivi la même politique. M. Lahoud a ainsi déploré les mêmes contradictions, notamment au niveau des libertés publiques, de la crise économique et de la loi électorale. Les bureaux de Bourj-Hammoud et Bteghrine À quoi est due la victoire écrasante de la liste de M. Murr sur la sienne en 1996 ? M. Lahoud est formel à ce sujet : «Nos délégués n’ont pas pu entrer dans les bureaux de vote de Bourj-Hammoud et de Bteghrine». «Nous ne referons pas la même erreur cette année. En effet, nous avons adjoint à notre liste un candidat arménien, Rafi Medeyan, grâce auquel nos délégués seront plus nombreux à Bourj-Hammoud», a-t-il précisé. Quid du refus d’Albert Moukheiber de s’allier avec lui ? Le député rappelle qu’en 96, il avait obtenu environ 5 000 voix de plus que son colistier. Résultat : celui-ci l’aurait soupçonné de ne lui avoir pas drainé suffisamment de voix. «Mais pourquoi l’en priverais-je puisque mon adversaire attitré est Michel Murr ?» s’est demandé M. Lahoud. Aujourd’hui, il croit savoir que MM. Moukheiber et Murr seraient parvenus à un accord consistant à laisser un siège grec-orthodoxe vacant sur la liste du ministre de manière à garantir pratiquement la victoire de M. Moukheiber. Or, M. Lahoud estime qu’une telle entente ne correspond pas aux prises de position de M. Moukheiber dont il a fait un éloge prononcé, le mettant toutefois en garde contre les tentatives de M. Murr de diviser l’opposition. Quant à Pierre Gemayel, lui et son père Amine seraient, d’après lui, préoccupés par d’autres soucis tels que l’unification du parti Kataëb, le retour de l’ancien président et sa réinsertion dans la vie politique du pays. D’où le retard mis dans la réponse que tous deux devraient lui donner quant à une éventuelle coalition électorale.
La tension est montée d’un cran hier dans la guerre sans merci que se livrent les deux ténors du Metn : Michel Murr et Nassib Lahoud. Jusque-là, le combat était principalement politique. Il pourrait aisément se transformer aujourd’hui en joute judiciaire dans la mesure où, dans une interview télévisée, M. Lahoud a cité les noms d’un fonctionnaire et d’un officier de...