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Actualités - REPORTAGES

Youssef Khalil, candidat à Kesrouan-Jbeil : maîtriser l'art de la politique(photo)

S’être présenté aux élections législatives de 1996 une demi-heure avant l’expiration du délai et avoir recueilli quand même dix mille voix... Youssef Khalil n’est pas un candidat à négliger. Jouissant d’une popularité certaine, selon des témoignages concordants, M. Khalil, bien que relativement nouveau venu au monde de la politique, est apprécié depuis des années dans sa région, dont il arpente les routes pour exercer ce qui, pour lui, est plus qu’un métier, une mission : la chirurgie. Mais ce médecin humain et humaniste n’aborde pas la politique en novice, selon ses dires. «Je déplore l’immaturité politique que j’observe», dit-il. «La politique est un art qu’il faut maîtriser». M. Khalil se trouve actuellement au cœur d’une polémique : il avait été associé à la liste, non encore annoncée, qui devra être présidée par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Farès Boueiz. M. Khalil le reconnaît. «Les contacts sont toujours en cours», explique-t-il. «Mais on m’a demandé de renoncer à mon alliance avec le colonel Michel Karam (candidat à Jbeil). Or, pour moi, il s’agit d’une affaire de principe. Je ne peux renier mes principes, si je veux être digne de représenter la nation. Pour moi, je ne pourrai me joindre à cette liste que dans l’un des deux cas suivants : soit Michel Karam y est également intégré, soit il décide de briser lui-même l’engagement. Je ne perdrai pas une crédibilité que j’ai mis toute une vie à bâtir». Interrogé sur son programme et sur son opinion concernant la situation actuelle, M. Khalil ne mâche pas ses mots, évoquant à plusieurs reprises la crise économique aiguë et les «échecs» du gouvernement et du Parlement dans ce dossier. «Lorsqu’un Cabinet met au point un plan de redressement économique qui échoue, le rôle du Parlement ne serait-il pas de lui retirer sa confiance ?», se demande-t-il. «Pourquoi avoir patienté si longtemps alors que la crise ne faisait que s’aggraver ? J’ai bien peur que ces élections ne donnent une fausse illusion de bien-être au peuple, lui faisant oublier la dure réalité. Le réveil n’en sera que plus dur. Pour moi, il ne faut pas perdre de vue les difficultés vécues actuellement». Le changement sur la scène politique, M. Khalil le conçoit surtout au niveau de l’échelle des valeurs. «Je ne dis pas que les hommes politiques actuels n’ont pas le sens des valeurs, mais ils n’agissent pas souvent en fonction de celui-ci», déclare-t-il, non sans une pointe d’ironie. «Notre pays a connu une longue guerre, il est vrai. Mais nous ne pouvons le faire entrer dans un nouveau siècle avec des méthodes aussi archaïques». Il ajoute : «Pour ma part, je considère que les seules lignes rouges sont le peuple lui-même. Tant que l’État n’a pas assuré ses droits à la population, il ne peut lui reprocher d’ignorer les lois humaines». M. Khalil a également sa propre vision du rôle que devrait assumer à l’avenir le Liban. «Notre composition multiconfessionnelle peut jouer en notre faveur et faciliter nos contacts avec l’étranger», dit-il. «Si nous prétendons à la civilisation et si nous avons contribué à la rédaction de la Charte des droits de l’homme, nous ne devons pas rester absents des grandes causes régionales et mondiales. Il est crucial pour nous de trouver l’équilibre entre nos intérêts nationaux et les intérêts internationaux». Youssef Khalil, c’est sans nul doute des remous en perspective...
S’être présenté aux élections législatives de 1996 une demi-heure avant l’expiration du délai et avoir recueilli quand même dix mille voix... Youssef Khalil n’est pas un candidat à négliger. Jouissant d’une popularité certaine, selon des témoignages concordants, M. Khalil, bien que relativement nouveau venu au monde de la politique, est apprécié depuis des années...