Suisse Les banquiers helvétiques restent inflexibles sur le secret bancaire

Les banquiers suisses ne céderont pas sur le secret bancaire, à l’origine de leur prospérité, face aux pressions de l’Union européenne, a estimé hier à Berne Georg Krayer, président de l’Assemblée suisse des banquiers. Au cours d’une conférence de presse, M. Krayer a indiqué que le secret bancaire, «qui suscite toujours de vives émotions», n’est «pas négociable». Cette déclaration fait suite au compromis adopté par les Quinze à Feira au Portugal le 20 juin dernier, prévoyant à terme un système d’échanges d’informations pour instaurer une coopération fiscale en y incluant la Suisse. Le secret bancaire suisse est quasi absolu et ne peut être levé qu’en cas de suspicion de blanchiment d’argent, de crimes ou de corruption. L’évasion fiscale, qui est l’une des raisons expliquant l’afflux de capitaux étrangers en Suisse, n’est pas un motif de levée du secret bancaire. Les banquiers suisses ont encore répété qu’ils étaient prêts à coopérer avec l’UE à condition que l’accord conclu à Feira s’applique à toutes les places financières, y compris New York et Singapour, ce qui n’est pas prévu en l’état. Les banquiers suisses ont ainsi apporté un soutien sans équivoque au ministre helvétique des finances Kaspar Villiger, qui a défendu ce point de vue devant le commissaire européen Frits Bolkestein, lors d’une visite à Berne en juin dernier.