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Actualités - CHRONOLOGIE

L'obésité chez l'enfant

Sous la garde bienveillante de la télévision, les petits spectateurs s’empiffrent de friandises, glaces et maintes autres sucreries. Le pourcentage des enfants gros est en hausse. La question devient préoccupante car l’on sait qu’un enfant en surcharge pondérale sur cinq le restera à l’âge adulte. Le surpoids à l’adolescence devient plus critique puisque deux adolescents obèses sur trois le resteront, gardant pour de bon leurs kilos excédentaires. Selon les spécialistes, le surpoids d’un enfant est la conséquence d’un ensemble de facteurs prédisposants tels que hérédité, troubles du comportement alimentaire, inactivité physique mais aussi malaise ou troubles psychologiques. Le rôle de l’hérédité est évalué à 30 % dans la survenue d’une obésité. Le mode de se nourrir, le comportement face à l’alimentation et la manière de se dépenser, de bouger, de réagir au stress constituent la part prépondérante qu’occupe l’environnement dans la survenue d’une obésité. Aujourd’hui, à la lumière de ces notions, les parents doivent surveiller de près l’évolution de l’indice de corpulence de l’enfant, reflétée dans son carnet de santé scolaire. Il devient ainsi possible d’agir dès que la courbe de corpulence dépasse la norme, interdisant que les années passent dans l’espoir que «tout s’arrangera à la puberté». Si dès le début on parle au pédiatre, on consulte un nutritionniste et on suit des conseils de base, sans parler de régime, dès l’âge de cinq ou six ans on pourra éviter bien de difficultés ultérieures. Maladresses et troubles du comportement Petit déjeuner absent ou presque, mauvaise composition ou répartition des repas sont responsables de 30 à 50 % des obésités enfantines. Un déjeuner insuffisant entraîne un goûter trop copieux qui traîne parfois jusqu’au dîner, installant un déséquilibre des apports nutritionnels en fin de journée, favorisant le stockage des graisses et la prise de poids. Il va de soi que parler lipides et glucides à un enfant serait ridicule tout autant qu’inefficace. Il faut, tout en restant concret, lui expliquer qu’un biscuit au chocolat correspond à une tranche de toast beurrée avec du sucre et du chocolat râpé dessus. Ou bien que cent grammes de frites c’est quatre fois plus de calories que cent grammes de pommes de terre à l’eau et cent grammes de chips, sept fois plus. En restant concret on arrive, à la longue, à faire prendre conscience à l’enfant que mesurer ce qu’on mange est un jeu auquel on finit par prendre goût. C’est aux adultes donc de se mettre et de s’adapter au niveau de l’enfant, de lui enseigner, comme un jeu, les notions diététiques. On trouve actuellement de petits livres amusants et instructifs qui complèteront l’apprentissage. Mais il est indispensable que les adultes eux-mêmes donnent l’exemple. Se régaler d’une glace pyramidale face au petit privé de son biscuit «trop riche» pour lui est un moyen sûr de le dégoûter à vie de toute restriction alimentaire en ajoutant la révolte à la frustration. C’est toute la famille qui doit adopter une alimentation équilibrée et saine en même temps. Quant aux petites entorses au goûter («repas de la tolérance» l’appellent les nutritionnistes) ou les transgressions bien maîtrisées, elles constituent des soupapes nécessaires qui aident à supporter longtemps la mise à l’écart de bonnes choses... L’élément psychologique à prendre en compte Un enfant trop gros ne peut pas ne pas se sentir différent. Il le constate face à son miroir, à l’école ou au cours de la gymnastique où il a du mal à courir, dans les magasins où il est difficile de trouver ce qui lui plaît à sa taille. Il y a donc un élément psychologique majeur à prendre en considération. «L’enfant gros, commente le Dr Laurence Plumey, de l’hôpital Necker, est un enfant blessé, humilié, qui se protège derrière une attitude de repli ou de fausse bonhomie. Le médecin doit l’aider à cette reconquête personnelle en ne moralisant pas, en ne fixant pas d’objectifs infranchissables n’aboutissant forcément qu’à l’échec et donc à une nouvelle brimade. Et si les troubles psychologiques sont suffisamment profonds pour laisser penser qu’ils sont plutôt une cause qu’une conséquence, une prise en charge par un psychiatre pour enfants peut être nécessaire au lieu d’un régime»... Les significations de l’obésité L’obésité a de multiples significations. «Elle peut répondre à un besoin d’identification – être comme son père ou sa mère. Parfois, elle a pour fonction de préserver l’enfant des agressions : être plus gros, c’est être plus fort. Mais l’enfant peut aussi beaucoup manger parce qu’il s’ennuie, ses parents étant absents toute la journée. Parce qu’il est anxieux ou parce qu’il est en colère, il défoule alors une partie de son agressivité sur la nourriture. Pour se consoler – manger est alors une forme masquée de dépression – ou pour se venger. Pour toutes ces raisons, l’approche psychologique peut apporter un supplément d’efficacité aux autres moyens thérapeutiques. Elle en renforce les effets et en prolonge les résultats, en allant rechercher plus profondément les origines cachées du malaise de l’enfant». Car, comme le dit un personnage de bande dessinée : «Plus je grossis, plus je m’aigris» (Marlène Dreyfuss, psychologue).
Sous la garde bienveillante de la télévision, les petits spectateurs s’empiffrent de friandises, glaces et maintes autres sucreries. Le pourcentage des enfants gros est en hausse. La question devient préoccupante car l’on sait qu’un enfant en surcharge pondérale sur cinq le restera à l’âge adulte. Le surpoids à l’adolescence devient plus critique puisque deux...