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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Syrie - Libération par Damas de l'émir du Mui Solida dénonce la politique de l'autruche pratiquée par l'Etat

L’Association pour le soutien aux détenus et exilés libanais (Solida) a vivement dénoncé la «politique de l’autruche» pratiquée par les autorités libanaises, qui persistent à nier l’existence de détenus libanais dans les prisons syriennes. Dans un communiqué distribué hier, Solida se félicite de la récente libération, par les autorités syriennes, de cheikh Hachem Minkara, ancien «émir» du Mouvement de l’unification islamique (Mui), «alors que les autorités syriennes et libanaises persistaient à nier catégoriquement sa détention et celle d’un grand nombre de Libanais dans les geôles syriennes». «La poursuite de cette série de dénégations constitue l’un des principaux obstacles à la solution de ce volet épineux et douloureux des relations libano-syriennes. Un début de solution consistera en la reconnaissance de la présence de détenus libanais dans les prisons syriennes. Il faudra en outre que les autorités libanaises se décident à assumer leurs responsabilités à l’égard de leurs ressortissants dont elles cherchent, à tout prix, à nier l’existence, comme elles l’ont fait à travers le rapport officiel du 25 juillet 2000», poursuit le communiqué. (À titre de rappel, ce rapport considère décédée toute personne portée disparue durant la guerre). S’adressant aux autorités libanaises, Solida leur pose les trois questions suivantes : • «Que se serait-il passé si, conformément au rapport du 25 juillet, cheikh Hachem Minkara avait été officiellement considéré comme mort ? • Jusqu’à quand les autorités libanaises persisteront-elles à pratiquer la politique de l’autruche et à nier l’existence de détenus libanais dans les prisons syriennes ? • Quel est le sort des centaines de Libanais qui sont toujours illégalement détenus en Syrie ? L’État libanais désire-t-il qu’ils soient considérés comme morts, comme le recommande le rapport officiel ?» Et de conclure que les parents des détenus, les Ong locales, les associations des droits de l’homme et le Parlement européen «sont en possession d’informations sûres sur l’existence de détenus libanais dans les prisons syriennes». Prochaines libérations Rappelons que cheikh Hachem Minkara, ancien «émir» du Mui, a été libéré lundi soir par les autorités syriennes. Le dirigeant islamique était emprisonné depuis 15 ans en Syrie. Dans une déclaration faite à la presse, l’actuel «émir» du mouvement, cheikh Bilal Chaabane, a indiqué que «la libération de tous nos frères (les islamistes libanais) incarcérés (en Syrie) devrait intervenir au cours des prochains jours». Il n’en a toutefois pas précisé le nombre. De son côté, cheikh Hachem Minkara a déclaré à la presse qu’il a été «libéré lundi de la prison de Saydnaya (nord de Damas)», d’où il a ensuite été conduit jusqu’à Anjar (Békaa), où se trouve le quartier général des services de renseignements des troupes syriennes stationnées au Liban. Il a ajouté que sa libération avait été l’aboutissement d’une médiation engagée par le ministre des Transports Néjib Mikati avec les autorités syriennes. C’est d’ailleurs à bord de la voiture de M. Mikati qu’il était revenu de Anjar à Tripoli. M. Mikati, rappelons-le, entretient d’excellentes relations avec le président syrien Bachar el-Assad. Cheikh Minkara n’a pas pu être joint à son domicile à Tripoli, son entourage ayant indiqué à l’AFP qu’il était «injoignable pour le moment». Il avait été arrêté avec des dizaines d’autres islamistes par les troupes syriennes lors de leur entrée en 1985 dans la ville de Tripoli, où ils avaient mis fin à la mainmise du Mui. Des familles de personnes enlevées ont pu, certaines après plusieurs années, retrouver la trace de leurs proches en Syrie où ils avaient été incarcérés, mais d’autres dirigeants antisyriens de l’époque semblent avoir disparu. Depuis, le Mui a continué à exister sous la tutelle syrienne sans toutefois retrouver son influence d’antan. Les organisations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International, avaient indiqué en avril 1998 que 228 Libanais, principalement des militants de partis chrétiens et de mouvements islamistes hostiles à Damas, étaient toujours incarcérés en Syrie. Les autorités syriennes avaient libéré, en mars de la même année, 121 Libanais suite à une intervention de l’ancien président de la République Élias Hraoui.
L’Association pour le soutien aux détenus et exilés libanais (Solida) a vivement dénoncé la «politique de l’autruche» pratiquée par les autorités libanaises, qui persistent à nier l’existence de détenus libanais dans les prisons syriennes. Dans un communiqué distribué hier, Solida se félicite de la récente libération, par les autorités syriennes, de cheikh Hachem...