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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Le leader du PNL appelle les candidats opposants à retirer leur candidature

À quatre jours de l’échéance électorale du 27 août, M. Dory Chamoun, leader du Parti national libéral, a appelé les Libanais à boycotter les élections et les candidats opposants à renoncer à leur participation à cette «tragi-comédie». M. Chamoun a réitéré son appel au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue hier au siège du PNL, en présence notamment du vice-président du parti, Me Robert Khoury, du secrétaire général, le Dr Élias Abou Assi, et du responsable de l’information, M. Antoine Kamel. Dans sa conférence de presse, M. Chamoun a dénoncé la loi et le découpage électoraux, «taillés à la mesure des personnes qu’on cherche à désigner à la Chambre», les alliances «bâtardes» et les listes préfabriquées, ainsi que les interventions flagrantes qui s’expriment par tous genres «d’intimidation et d’appât». Il a également condamné l’exploitation des médias, le silence autour de l’usage de l’argent à des fins de corruption et le recours aux promesses et aux menaces. Imposé au Liban depuis 1992, «le fait accompli a mené à une fausse démocratie qui tend à duper l’opinion publique nationale et mondiale», a déploré le président du PNL. «Ce qui a légalisé la mainmise syrienne sur le Liban à tous les niveaux», a-t-il ajouté. Ce fait accompli a également modifié la démographie du pays, une réalité qui s’est traduite par la naturalisation de centaines de milliers d’étrangers et l’émigration de centaines de milliers de Libanais, appauvris et désespérés. Cette situation a, de même, donné naissance à une réalité qui tend à distinguer entre deux sortes de citoyens : ceux de première catégorie, dignes de toutes les attentions, et ceux de deuxième catégorie, que poursuivent la malédiction et les instruments du fait accompli, et qui sont victimes de toutes formes d’oppression, de persécution, de marginalisation et d’humiliation. Rappelant les raisons qui le poussent à appeler au boycott des élections, M. Chamoun a commenté les propos de M. Farouk el-Chareh, ministre syrien des Affaires étrangères, l’interview qu’il a accordée à la chaîne télévisée qatarie al-Jazira, vendredi 18 août. Les déclarations de Chareh M. Chamoun a repris mot pour mot les termes de M. Chareh : «Il ne suffit pas que certains prétendent que la Syrie devrait quitter le Liban pour qu’elle obtempère. Il y a un gouvernement, un chef d’État et un Parlement. Une fois qu’ils auront décidé que la présence des forces syriennes n’a plus de raison d’être, il va sans dire que la Syrie prendra en considération cette prise de position». «Y a-t-il des propos plus clairs pour résumer le jeu diabolique dans tous ses détails ?» s’est s’interrogé le président du PNL s’adressant aux Libanais. «Depuis 1992, la Syrie se mêle de la nomination des députés, à l’exception de certains pour camoufler son jeu, profitant de la couverture démocratique que lui assurent les élections fictives», a-t-il poursuivi. Une fois les élections terminées, c’est la Chambre qui sert d’écran protecteur aux ingérences de la Syrie «en se chargeant de promulguer les lois et d’approuver les accords conclus» suivant les desiderata syriens. Et M. Chamoun d’affirmer que ce scénario est également valable pour la désignation du Premier ministre et pour les élections présidentielles. Mais, selon lui, cette mise en scène demeurait incomplète sans une participation massive des électeurs. Pour faire échec à ce scénario, M. Chamoun a appelé au boycott. Il a expliqué sa position par la volonté de rompre le cercle vicieux qui consiste à couvrir l’action de la Syrie au Liban par des élections truquées à la base. Toutefois, il trouve un seul avantage à ces élections : c’est qu’elles délient certaines langues, qui dénoncent cette mainmise aussi infernale que sournoise. Face à cette situation, le président du PNL a lancé des appels aux candidats de l’opposition, aux dirigeants libanais et au nouveau régime syrien. Il a invité les premiers à adopter une position courageuse en se retirant de cette «tragi-comédie» pour ne pas cautionner une action qui est en fait une consécration de la mainmise, et ce «s’ils sont vraiment sincères dans les slogans qu’ils brandissent». Il a invité les seconds à un dialogue national basé sur les constante libanaises, l’allégeance à la nation, l’attachement à la coexistence et la véritable entente. Il a enfin appelé le gouvernement syrien à adopter une nouvelle ligne de conduite à l’égard du Liban en considérant ce pays comme un État libre, indépendant et maître de son sort. «Nous estimons qu’il est temps d’établir des relations solides entre les deux pays et les deux peuples, basées sur le respect de la spécificité de chacun des deux pays, sur la confiance et sur les intérêts communs», a-t-il déclaré. Répondant à une question concernant les candidats, M. Chamoun a signalé que certains d’entre eux dupent les citoyens. «Au Chouf, par exemple, M. Nagi Boustany essaie de se présenter comme étant le sauveur des chrétiens de la montagne et l’héritier de Camille Chamoun», a-t-il affirmé. «Or, cela n’est pas vrai. Si Walid Joumblatt lui avait demandé de se joindre à sa liste, lui et ses colistiers n’auraient pas hésité un seul moment à le faire». Évoquant le facteur argent qui joue un rôle prépondérant dans ces élections, M. Chamoun a conclu sur un ton mi-figue, mi-raisin : «Puisque le gouvernement libanais est endetté, j’aurais souhaité qu’il organise une vente aux enchères des sièges parlementaires, il aurait comblé ainsi le déficit budgétaire».
À quatre jours de l’échéance électorale du 27 août, M. Dory Chamoun, leader du Parti national libéral, a appelé les Libanais à boycotter les élections et les candidats opposants à renoncer à leur participation à cette «tragi-comédie». M. Chamoun a réitéré son appel au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue hier au siège du PNL, en présence notamment...