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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Elections - Carlos Eddé réclame un calendrier pour le retrait des forces syriennes Les causes de la non-participation au scrutin demeurent, estime le BN

Le Amid du Bloc national Carlos Eddé n’a pas présenté sa candidature aux élections législatives parce qu’il a «constaté que les causes qui empêchaient la participation étaient toujours les mêmes». M. Eddé s’est expliqué hier sur sa position, à mi-chemin entre la participation et le boycottage total, dans un long communiqué adressé aux partisans et amis du BN ainsi qu’à tous les Libanais. Le texte expose par ailleurs la stratégie du parti sur les principaux problèmes du pays, réclamant notamment un calendrier pour le retrait des troupes syriennes du Liban. «Le Bloc national a œuvré depuis sa création à consolider le Liban en tant que nation libre, unie, indépendante et à l’ombre de laquelle les droits de l’homme et les principes démocratiques de base sont respectés», souligne le communiqué. «Resté fidèle à ces principes, il a toujours lutté contre l’injustice et les abus du pouvoir et condamné de façon permanente les ingérences extérieures dans les affaires libanaises». «En 1992 et 1996, le parti a décidé de boycotter les élections parce que la souveraineté libanaise était anéantie comme l’étaient aussi les libertés démocratiques fondamentales», poursuit le texte. «À l’époque, le parti et son Amid Raymond Eddé souhaitaient voir le Liban libéré et redevenu souverain le plus vite possible, afin que les Libanais soient en mesure d’exercer à nouveau leurs droits politiques en toute liberté et en toute dignité. Aujourd’hui, malgré la disparition de Raymond Eddé, le combat du BN se poursuivra sur ses traces», promet son successeur. Pour ce dernier, les priorités sont les suivantes : «Consolider et moderniser le parti et le préparer à œuvrer pour le rétablissement de la souveraineté, de l’indépendance, de la liberté et de la démocratie au Liban, en prenant aussi en considération les droits des minorités à exprimer leurs aspirations». S’agissant des législatives, le communiqué indique qu’initialement, il n’avait nullement été question pour Carlos Eddé de présenter sa candidature à ce scrutin «dans lequel il s’attendait à voir des résultats non conformes aux aspirations». «Toutefois, précise le texte, l’insistance des partisans et des amis l’a conduit à multiplier les contacts et les réunions dans le but de parvenir à des conclusions lui permettant de revenir sur sa position de principe. Mais il a constaté que les causes qui empêchaient la participation étaient toujours les mêmes». «Les Libanais sont en effet toujours privés de leur liberté de décision, la loi électorale est faite de telle sorte que les sièges et les parts sont taillés à la mesure des forces de facto qui jouissent d’un pouvoir fondé sur l’argent et l’hégémonisme, et enfin les alliances électorales sont nouées de façon à imposer des situations inacceptables, dans lesquelles le rôle et le prestige du parti s’en seraient trouvés diminués», selon le communiqué. Finalement, il a été décidé de ne présenter aucun candidat du parti, à l’exception de l’ancien bâtonnier Antoine Klimos à Beyrouth I, souligne le texte, appelant les militants du BN et les amis qui souhaitent prendre part au vote à n’accorder leurs voix qu’aux candidats «proches, fidèles aux principes du parti et à son Amid disparu». L’armée au Liban-Sud Affirmant que le Bloc national «s’engage à demeurer fidèle à ses principes, quelles que soient les difficultés», et à se moderniser, le communiqué aborde ensuite la position du parti sur les principaux dossiers politiques du pays. Il réitère tout d’abord la position maintes fois répétée de Raymond Eddé, estimant que «l’interêt du Liban lui commande d’être le dernier des pays arabes à signer la paix avec Israël». Se félicitant en outre de la fin de l’occupation israélienne, le BN condamne «la poursuite de la détention injuste d’un certain nombre de Libanais dans les prisons israéliennes». Au sujet des Palestiniens du Liban, le parti affirme «rejeter leur implantation dans ce pays quelles qu’en soient les prétextes». «Il refuse aussi de laisser entériner (l’implantation) par des voies détournées comme par exemple le décret de naturalisation, et réclame de mettre fin aux îlots sécuritaires dans les camps palestiniens». Le parti estime d’autre part que «la nation et les citoyens ont subi un grand tort du fait du non-déploiement de l’armée (dans la bande frontalière) aussitôt après le départ des Israéliens». «Il demande que l’armée libanaise et les FSI prennent exclusivement et de manière complète et claire en charge l’ordre sur chaque pouce du territoire au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest et y rétablissent l’autorité de l’État, sans qu’aucune autre présence (armée) ne vienne porter atteinte à sa dignité». «Toute hésitation à ce propos nuirait beaucoup à la nation et serait incompréhensible et inacceptable», souligne le communiqué. Sur le plan des relations libano-syriennes, le BN considère que «l’intérêt du Liban, tout comme celui de la Syrie, commande d’établir des liens sur des bases saines, claires et solides, fondées sur le respect mutuel pour la souveraineté de chacun des deux pays sur son territoire et sur ses institutions». «Il ne fait pas de doute que la situation actuelle est anormale et doit être rectifiée, parce qu’à travers des textes et des pratiques obscurs, le Liban a été transformé en un État-satellite», note M. Eddé dans son communiqué. «Il faut pouvoir protéger les intérêts communs des deux peuples syrien et libanais en corrigeant les rapports entre les deux États de façon à créer un climat d’amitié, de coopération et d’ouverture», poursuit-il. Le BN estime que «le recouvrement par le Liban de la liberté de décision nationale constitue le prélude à l’établissement de telles relations». «Les relations authentiques sont celles qui sont bâties par les peuples en fonction de leurs intérêts communs et non celles qui sont imposées par les rapports de force», ajoute le communiqué. La résolution 520 «Il faut avoir le courage de dire la vérité aux responsables dans les deux pays», poursuit le BN. «Les relations actuelles sont hautement déséquilibrées et donc nuisibles aux deux, et doivent être rectifiées. Or, la rectification commence par l’établissement d’un programme précis pour le retrait de l’armée syrienne du Liban ainsi que la libération des Libanais emprisonnés en Syrie». «Le maintien de l’ordre au Liban est une responsabilité nationale qui incombe à l’État libanais et à ses propres forces. Il est temps que l’État se décide à l’assumer entièrement. Le peuple libanais a le droit d’interpeller ses dirigeants à ce sujet et le gouvernement a le devoir de fixer un calendrier pour un retrait total de l’armée syrienne. C’est une question qui relève à la fois de la nécessité de rétablir la souveraineté entière du Liban et de celle d’appliquer les résolutions internationales, y compris la résolution 520 du Conseil de sécurité (1982), qui appelle au retrait de toutes les forces étrangères du Liban», souligne encore le communiqué du BN. Pour ce qui est de l’entente entre les Libanais, le BN considère que depuis Taëf, l’État libanais suit «une politique intérieure de deux poids, deux mesures, comme s’il s’agissait d’exclure une grande partie du peuple libanais, alors même que la démocratie libanaise est fondée sur le consensus entre les divers groupes du pays». «Cette pratique a fini par éliminer la démocratie et porter atteinte aux droits de l’homme et aux libertés, essence même du Liban», relève M. Eddé. Le communiqué demande par ailleurs l’adoption de textes interdisant au pouvoir exécutif de s’ingérer dans le cours de la justice. Il critique d’autre part l’absence depuis l’ère de l’Indépendance de «toute tentative sérieuse» de réformer et de moderniser l’administration et déplore la chute du niveau de l’enseignement dans le pays. Sur le plan économique et financier, le Bloc national réclame davantage de transparence dans les dépenses de l’État et des «efforts exceptionnels pour mettre au point de concert entre l’État et le secteur privé une stratégie globale de relance». Enfin, à propos des dépenses publiques, il estime qu’il faudrait commencer par «opérer un changement dans les mentalités en remplaçant le terme “argent public” par celui d’ “argent du contribuable”».
Le Amid du Bloc national Carlos Eddé n’a pas présenté sa candidature aux élections législatives parce qu’il a «constaté que les causes qui empêchaient la participation étaient toujours les mêmes». M. Eddé s’est expliqué hier sur sa position, à mi-chemin entre la participation et le boycottage total, dans un long communiqué adressé aux partisans et amis du BN...