Géorgie Trois employés du CICR libérés après une semaine de détention (photo)

Trois employés du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont été libérés dans la nuit de samedi à dimanche après plus d’une semaine de détention en Géorgie, a annoncé le général Tamaz Tamazachvili, chef de la police régionale d’Akhméta. La Française Sophie Prokofiev, l’Italienne Natalia Zelino et leur chauffeur géorgien Iouri Darchiev ont été libérés à l’issue de négociations entre les ravisseurs et les autorités géorgiennes et sont arrivés dimanche matin dans la capitale géorgienne, Tbilissi. Une responsable du CICR à Tbilissi, Pauline Serneux, a déclaré qu’ils étaient tous les trois en «bonne forme». Ils avaient été enlevés le 5 août dernier dans les gorges de Pankissi, une zone montagneuse du nord-est de la Géorgie, proche de la frontière avec la république russe de Tchétchénie, qui échappe presque entièrement au contrôle des policiers géorgiens. Les ravisseurs, dont l’identité n’a jamais été clairement établie, avaient exigé, pour libérer leurs otages, la levée des poursuites engagées contre eux. Selon des responsables locaux parlant sous le couvert de l’anonymat, les auteurs de l’enlèvement sont un groupe d’hommes originaires de la localité de Douïssi, dans les gorges de Pankissi, connus pour leur implication dans des activités criminelles. La vallée de Pankissi est habitée par des populations d’origine ethnique tchétchène, les Kistines, dont font partie les ravisseurs selon ces sources. Les premières hypothèses formulées après l’enlèvement avaient évoqué la possible implication des combattants indépendantistes de la Tchétchénie voisine. Environ 10 000 personnes, en majeure partie des Tchétchènes, habitent dans la région, auxquelles se sont ajoutés quelque 7 000 réfugiés tchétchènes qui ont fui les combats dans la république indépendantiste russe. Le CICR s’est ainsi implanté fin 1999 dans cette zone pour venir en aide aux réfugiés, finançant et installant des circuits de distribution de gaz et d’eau, en plus de fournir une aide humanitaire. Natalia Zelino était arrivée en Géorgie depuis deux semaines pour remplacer Sophie Prokofiev, en poste depuis deux ans dans ce pays du Caucase. Les deux jeunes femmes avaient disparu dans les gorges de Pankissi où elles s’étaient rendues, avec leur chauffeur, pour prendre contact avec des réfugiés tchétchènes. Le CICR avait aussitôt suspendu ses activités dans la région après la disparition de leurs employés. Les enlèvements d’étrangers, généralement liés à des demandes de rançon, se sont multipliés depuis trois ans dans le Caucase, en particulier en Tchétchénie. Le 15 mai 1999, un délégué néo-zélandais du CICR, Geraldo Cruz Ribeiro, avait été enlevé à Naltchik, capitale de la république russe de Kabardino-Balkarie. Il avait été libéré par les Russes le 19 juillet suivant. La dernière libération en date est celle, le 12 juin dernier, du photographe français Brice Fleutiaux, kidnappé le 1er octobre 1999 à son arrivée à Grozny, la capitale tchétchène.