Asie Centrale L'Ouzbékistan et le Kirghizstan se liguent contre les islamistes

L’Ouzbékistan a proposé samedi au Kirghizstan de mener des frappes aériennes sur le territoire kirghize contre les groupes islamistes qui ont lancé une série d’attaques dans la région de l’Asie centrale, lors d’une réunion d’urgence de responsables ouzbeks, kirghizes et tadjiks. Le Kirghizstan, lui-même dépourvu de moyens aériens suffisants, aura recours à l’aviation de l’Ouzbékistan «si nécessaire», a déclaré le ministre kirghize de la Défense Essen Topaïev depuis Batken (sud du Kirghizstan) où s’est tenue la réunion. Des commandos de combattants islamistes, membres présumés du Mouvement islamiste ouzbek du chef de guerre Djoumaboï Namangani, ont lancé depuis le début du mois une série d’attaques dans le sud de l’Ouzbékistan, depuis le Tadjikistan et l’Afghanistan voisins, puis cette semaine plus au nord sur le territoire kirghize dans la région de Batken. Les ministres ouzbeks et kirghizes de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité nationale ainsi que des responsables militaires et policiers tadjiks s’étaient réunis samedi à Batken pour définir une politique commune face à cette série d’attaques manifestement coordonnées, qui menacent de déstabiliser la région. Des combats ont eu lieu samedi au Kirghizstan, où «toutes les tentatives de neutraliser les combattants, qui reçoivent des renforts venus du Tadjikistan, se sont avérées illusoires dans les conditions de haute montagne», a reconnu le ministre kirghize de la Défense. Ces affrontements avec les combattants dont le nombre s’élève à environ une centaine ont fait «plus de dix morts» parmi les forces kirghizes en deux jours, selon lui. Aucune information n’est disponible sur la poursuite de combats dans l’autre foyer de guérilla, dans le sud de l’Ouzbékistan. Mais un représentant du ministère ouzbek de la Défense a indiqué que des affrontements avaient repris vendredi dans la région, faisant quatre morts parmi les soldats ouzbeks.