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Actualités - CHRONOLOGIE

Kosovo - L'ONU organise les municipales conformément à son mandat Un pas de plus vers l'autonomie substantielle

En fixant au 28 octobre la date des élections municipales au Kosovo, l’Onu a fait un pas de plus vers «l’autonomie substantielle» de la province yougoslave qu’elle administre depuis la fin de la guerre en juin 1999. «En exerçant l’autorité qui m’est conférée dans la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’Onu (...), moi, Bernard Kouchner, l’administrateur de l’Onu au Kosovo, j’ai décidé que les élections municipales se tiendraient le 28 octobre sur le territoire du Kosovo», a déclaré M. Kouchner dans un communiqué samedi. Ces élections municipales sont les premières organisées par l’Onu qui administre le Kosovo, province à majorité albanaise, depuis la fin de la guerre civile entre séparatistes albanais et forces yougoslaves, en juin 1999. L’Onu remplit ainsi une partie de son mandat qui est d’«organiser et de superviser le développement d’institutions provisoires, via notamment la tenue d’élections». «Ces élections sont l’occasion de construire la démocratie (...). Des élections libres, justes et démocratiques, sont la seule réponse à la dictature de M. Milosevic», le président yougoslave, a déclaré samedi M. Kouchner aux habitants de Vucitrn, dans le nord du Kosovo, à qui il a donné la primeur de la date des élections. Ce scrutin à la proportionnelle est une étape essentielle pour la mise en place d’institutions démocratiques au Kosovo, dont le statut futur reste incertain. La résolution 1244, qui est très floue, accorde une «autonomie substantielle» à cette province dans le cadre de la République fédérale de Yougoslavie (RFY). Les Albanais ne l’entendent pas de la même manière. Après la guerre et dix ans de discrimination et des milliers de morts, ils ne veulent plus entendre parler de Belgrade et voient dans ces élections le premier pas vers l’indépendance. Ils ont ainsi répondu largement présents à l’enregistrement de la population, indispensable pour pouvoir voter, tandis que les Serbes, minoritaires, ont boycotté ce processus. Actuellement, les 30 municipalités du Kosovo sont administrées par l’Onu et des représentants locaux nommés par l’Onu. Après les élections, les administrateurs de l’Onu garderont encore un droit de regard important sur les activités des conseils municipaux élus. Ces élections vont être l’occasion pour les partis politiques de mesurer leur influence. La Ligue démocratique du Kosovo (LDK) du modéré Ibrahim Rugova, élu à deux reprises président du Kosovo en 1992 et 1998, lors d’élections non reconnues par Belgrade et la communauté internationale, est donné en tête dans les sondages. Son principal adversaire est le Parti démocratique du Kosovo (PDK) de l’ancien chef politique de la guérilla albanaise (UCK), Hashim Thaci. Rapidement après la guerre, il a réussi à combler le vide politique en prenant le contrôle de nombreuses municipalités du Kosovo. Aujourd’hui, des observateurs internationaux craignent qu’il ne lâche pas facilement les rênes du pouvoir une fois que les urnes auront parlé. Les violences politiques se sont récemment accrues au Kosovo, visant en particulier les membres de la LDK. Depuis début août, un leader local de ce mouvement a été tué et deux autres légèrement blessés par balles. MM. Rugova et Thaci s’entendent au moins sur un point. Ils ne sont pas candidats aux élections municipales, préférant se réserver pour des «mandats nationaux». «Après le succès des élections locales, nous devons immédiatement organiser des élections législatives au Kosovo», a déclaré M. Thaci au quotidien albanais Zeri, vendredi. «C’est seulement à ce moment-là, a-t-il ajouté, que les habitants du Kosovo respireront librement, parce qu’ils auront leurs propres institutions législatives et exécutives».
En fixant au 28 octobre la date des élections municipales au Kosovo, l’Onu a fait un pas de plus vers «l’autonomie substantielle» de la province yougoslave qu’elle administre depuis la fin de la guerre en juin 1999. «En exerçant l’autorité qui m’est conférée dans la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’Onu (...), moi, Bernard Kouchner, l’administrateur...