Tchétchénie Les russes renforcent leurs contrôles en affirment craindre des attaques

Les Russes ont renforcé ces derniers jours les mesures de contrôle sur le territoire tchétchène, notamment à Grozny, la capitale de la République, et à Goudermes, la deuxième ville dont les accès étaient bloqués hier, selon des sources russes. Les militaires russes justifient ces mesures en affirmant que les indépendantistes préparent des attaques massives, dix mois exactement après le début du conflit dans la République rebelle, le 1er octobre 1999. Ils affirment craindre une recrudescence des attaques à l’approche du premier anniversaire des incursions islamistes au Daghestan, qui avaient marqué début août 1999 le début de la guerre dans le Caucase, et du 6 août, date à laquelle les Tchétchènes avaient lancé leur offensive sur Grozny en 1996, lors de la première guerre. Hier, les points de contrôle russes rendaient impossible tout accès à Goudermes, dans l’est de la Tchétchénie, a rapporté un correspondant de l’agence russe Interfax. Les véhicules qui tentaient de s’approcher de la ville par la route principale étaient bloqués à une quinzaine de kilomètres. Les personnes titulaires d’un permis de résidence à Goudermes étaient elles aussi refoulées aux postes de contrôle, selon Interfax, et même des membres de l’administration civile prorusse de Tchétchénie ne pouvaient accéder à la ville. Les autorités militaires russes ont affirmé à près d’Atchkoï-Martan, localité située à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Grozny, que la sécurité avait également été renforcée depuis une semaine autour de la capitale et que seuls les titulaires d’un permis de résidence pouvaient entrer dans la ville. Le poste de contrôle de Kavkaz, dans l’ouest de la Tchétchénie, principal point de passage depuis la République voisine d’Ingouchie, a été fermé à tous les véhicules civils, à l’exception des bus. «Nous avons reçu des ordres» visant à renforcer la sécurité, a déclaré au correspondant de l’AFP un homme des troupes d’élites du ministère de l’Intérieur (Omon), en faction à un poste de contrôle proche d’Atchkoï-Martan. «Nous en avons assez de devoir fouiller les gens, mais nous avons des informations précises sur la préparation d’explosions semblables à celles d’Argoun et d’Ourous-Martan», a ajouté ce soldat de 29 ans, prénommé Iouri. Il faisait référence aux attaques-suicide qui avaient fait officiellement 33 morts dans les rangs russes début juillet, notamment à Argoun, à l’est de Grozny, et à Ourous-Martan, au sud-ouest de la capitale.