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Actualités - CHRONOLOGIE

Concorde - Le Bureau enquêtes-accidents doit rendre son rapport technique à la fin du mois Incertitude persistante sur la reprise des vols supersoniques

L’incertitude restait totale hier, une semaine après la catastrophe, sur la reprise des vols des Concorde d’Air France, cloués au sol tant qu’un scénario probable de l’accident n’aura pas été établi afin de mettre en œuvre de nouvelles mesures de sécurité. Il n’y aura pas de décision «tant que l’enchaînement des faits ne sera pas totalement établi», a assuré hier le ministre français des Transports Jean-Claude Gayssot. Aucun calendrier ne peut encore être fixé. La date «sera liée à la rapidité d’avancement de l’enquête», indique-t-on au ministère. «On ne peut pas écarter la possibilité d’une suspension des vols jusqu’à la fin août, mais on pourrait se prononcer bien avant», indique-t-on de même source. Le Bureau enquêtes-accidents (BEA), dépendant du ministère, doit rendre son rapport technique préliminaire à la fin du mois. Les Concorde d’Air France sont cloués au sol depuis le crash du Concorde, qui a fait 113 morts près de l’aéroport parisien de Roissy, alors que British Airways, seule autre compagnie à exploiter l’appareil, a repris ses vols supersoniques dès le lendemain de la catastrophe. M. Gayssot a indiqué qu’une réunion aura lieu jeudi pour faire un point d’étape sur les travaux des experts. Ceux du BEA sont chargés de l’enquête technique sur les causes du crash, tandis que ceux de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) doivent proposer de nouvelles mesures de sécurité. La décision sur une reprise des vols reviendra au ministre, mais elle sera prise «en consensus» avec tous les acteurs concernés et ne sera pas liée à des intérêts économiques, assure le ministère. Tant que les incertitudes demeurent sur les circonstances de l’accident, rien ne permet de remettre en cause les choix inverses qui ont été faits la semaine dernière en France et en Grande-Bretagne, souligne une source proche du dossier. Mais l’opinion publique peut s’interroger sur ces approches différentes, d’autant que plusieurs incidents ont émaillé ces derniers jours les vols de British Airways. Un Concorde en route pour New York a notamment dû être dérouté vers l’aéroport canadien de Gander dimanche soir, en raison d’une odeur de carburant ressentie à l’intérieur de l’appareil. En outre, ces dernières années, les Concorde de British Airways et ceux d’Air France ont connu plusieurs incidents sérieux, provoqués par l’éclatement de pneus au décollage ou à l’atterrissage. L’éclatement d’un ou deux pneus fait partie des éléments relevés par l’enquête, et pourrait avoir déclenché une réaction en chaîne qui a mené à la perte de l’appareil. «Ce qui apparaît assez précisément ce sont les faits : le train endommagé, deux moteurs défectueux, les pneus qui ont éclaté, le kérosène qui a coulé, mais ce qui n’est pas encore établi de manière précise c’est l’enchaînement de tout cela», a déclaré M. Gayssot. Deux syndicats de pilotes se sont félicités du maintien de la suspension des vols. Le président du Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF), Michel Le Bras, a jugé que «le crash a révélé la vulnérabilité du Concorde en ce qui concerne les pneus». Il faut mettre en place «des mesures conservatoires, notamment pour minimiser les risques pneu», comme par exemple un changement plus fréquent des pneumatiques, selon le SNPL. Parmi les mesures envisageables, figurent par exemple des inspections plus approfondies des moteurs, des réservoirs, des pneus, des modifications pour renforcer les ailes et l’étanchéité des réservoirs, et pour améliorer les pneus. Une vérification plus fréquente de l’état des pistes pourrait également être préconisée. Elles sont actuellement vérifiées trois fois par jour alors qu’un avion décolle toutes les 3 minutes en moyenne.
L’incertitude restait totale hier, une semaine après la catastrophe, sur la reprise des vols des Concorde d’Air France, cloués au sol tant qu’un scénario probable de l’accident n’aura pas été établi afin de mettre en œuvre de nouvelles mesures de sécurité. Il n’y aura pas de décision «tant que l’enchaînement des faits ne sera pas totalement établi», a...