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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Albright et Paek Nam-Sun ont discuté à Bangkok des contentieux en suspens Un rencontre symbolique, 50 ans après la guerre de Corée (photo)

Les États-Unis et la Corée du Nord ont eu une rencontre «symboliquement historique» hier à Bangkok, la première au niveau ministériel depuis la guerre de Corée il y a 50 ans, mais modeste dans ses résultats, en particulier sur la question des missiles nord-coréens. La secrétaire d’État Madeleine Albright s’est entretenue en tête-à-tête avec son homologue nord-coréen Paek Nam-Sun dans un grand hôtel de Bangkok, en marge du dialogue annuel entre les pays asiatiques et leurs partenaires. Les discussions ont duré plus d’une heure, dépassant largement la demi-heure prévue. «Après cinquante ans d’hostilité, il faut regarder vers l’avenir. La rencontre est un pas dans cette direction», a affirmé Mme Albright. À eux seuls, la poignée de main et les sourires des deux ministres – anciens ennemis de la guerre froide – symboliseront l’accélération de l’émergence de la Corée du Nord d’un demi-siècle d’isolement. Le mois dernier, le chef de l’État nord-coréen Kim Jong-Il et le président sud-coréen Kim Dae-Jung ont eu un sommet historique à Pyongyang, visant à mettre fin à cinq décennies d’inimitié depuis la guerre de Corée (1950-1953). Cette semaine, le Canada est devenu le deuxième membre du Groupe des sept pays les plus industrialisés (G7), après l’Italie, à reconnaître Pyongyang. Par ailleurs, la Corée du Nord a fait ses grands débuts diplomatiques à Bangkok en devenant, jeudi, le 23e membre du Forum régional des pays du Sud-Est asiatique (FRA), le seul forum de sécurité de la zone Asie-Pacifique. En marge du FRA, le chef de la diplomatie nord-coréenne a eu une série d’entretiens bilatéraux sans précédent avec ses homologues de la région ainsi que des représentants américains, européens et russes. Sa «rencontre de présentation» avec la secrétaire d’État américaine constituait le clou de ce programme. Toutefois, au-delà du symbole, elle n’a produit aucun nouvel élément sur la question brûlante des missiles nord-coréens. «Ma rencontre aujourd’hui constitue une étape vers une approche plus directe et prometteuse afin de résoudre les différends et établir un terrain commun», a estimé Mme Albright. Elle s’est dite «plus optimiste qu’avant sur les perspectives de stabilité à long terme sur la péninsule coréenne et à travers la région». «Je reste réaliste dans nos attentes et fermement déterminée à nous coordonner avec nos alliés», a néanmoins averti Mme Albright. Les dirigeants américains n’attendaient d’ailleurs pas d’annonce spectaculaire de la rencontre. Ils s’étaient dit prêts à examiner les moyens d’aider la Corée du Nord à lancer des satellites si elle abandonnait le développement de missiles balistiques intercontinentaux. Mais ils voulaient d’abord entendre les explications et des éclaircissements de la part des Nord-Coréens. Pyongyang a récemment proposé d’abandonner son programme si la Corée du Nord pouvait accéder à des lanceurs pour ses satellites de communications. Mme Albright a bien abordé le sujet avec son interlocuteur nord-coréen, mais elle a avoué ne pas avoir réussi à «glaner» le moindre autre détail. «Nous continuerons à chercher des éclaircissements supplémentaires», a commenté un haut diplomate américain. La menace de missiles nord-coréens constitue le principal argument avancé par Washington pour justifier son projet de se doter d’un système national antimissile (NMD).
Les États-Unis et la Corée du Nord ont eu une rencontre «symboliquement historique» hier à Bangkok, la première au niveau ministériel depuis la guerre de Corée il y a 50 ans, mais modeste dans ses résultats, en particulier sur la question des missiles nord-coréens. La secrétaire d’État Madeleine Albright s’est entretenue en tête-à-tête avec son homologue nord-coréen Paek...