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Actualités - REPORTAGES

A Jezzine, les carrières sévissent toujours (photos)

Au Liban-Sud, Jezzine représente un cas spécial : évacuée depuis plus d’un an par l’Armée du Liban-Sud, les carrières sauvages y sont toujours actives. Malgré les promesses des responsables de fermer les carrières sans permis, plusieurs sites monstres sont apparemment toujours en activité, comme l’affirme Green Line. M. Ezzat al-Asmar, président du Club de Jezzine, une organisation de jeunesse qui s’occupe d’activités socioculturelles mais aussi d’écologie, assure pour sa part que «les carrières sans permis ont été arrêtées depuis que l’État a repris les choses en main». Il ajoute que seules deux carrières de sable sont toujours en activité, celles de Ghobatiyé et de Snaya. À Haytoura, dans une ancienne carrière de sable noir (a-t-elle vraiment cessé d’être opérationnelle ?), de petits pins ont été plantés en guise de réhabilitation d’un terrain fortement défiguré. Les pins ne semblent pas devoir survivre longtemps. Les carrières de pierre, elles, n’ont pas arrêté de fonctionner, «étant une des ressources principales de Jezzine», indique M. Asmar. Celles-ci cependant, bien qu’étant artisanales pour la plupart, ont une fâcheuse tendance à défigurer un paysage qui a mis des millénaires à se composer. Selon un citoyen originaire de Jezzine, M. Damien Kattar, «les initiatives des habitants de la région, même au temps de l’occupation, ont empêché l’implantation d’usines qui auraient pu nuire aux nappes phréatiques». En ce qui concerne les carrières de pierre (dont l’industrie du marbre), «un effort est fourni pour les garder regroupées dans une zone industrielle», dit-il. M. Nabih Hammoud, caïmacam de Jezzine, précise que «c’est l’État qui doit aujourd’hui se charger de cette question puisqu’il a repris ses fonctions à Jezzine». À la question de savoir si des carrières ont été récemment fermées, il déclare : «Il est certain que l’État suit la bonne voie. Il ne s’agit pas de fermer ou pas les carrières. Ce secteur doit être réglementé». Toujours selon M. Kattar, les forêts de Jezzine ont été plus affectées, par les conséquences de la guerre que les terres agricoles. «Beaucoup d’arbres ont été coupés et les mines, à certains endroits, rendent impossible la lutte contre d’éventuels incendies», précise-t-il. Les déchets domestiques constituent un autre problème de taille à Jezzine. Le principal cours d’eau était transformé, il n’y a pas si longtemps, en dépotoir. Mais les autorités et les associations ne sont pas restées inactives face à ce problème. M. Hammoud nous a assuré que «le cours d’eau serait nettoyé dans les prochains jours». Des habitants de la région ont confirmé que les travaux avaient commencé. Un site a été désigné, depuis peu, comme seule décharge de la ville, en attendant qu’une solution finale soit trouvée. Par ailleurs, des représentants de Mercy Corps, une association américaine qui finance des projets au Liban dont certains à Jezzine, s’est occupée de réhabiliter le cours d’eau en aval, comme nous l’a indiqué l’un d’entre eux rencontré à Jezzine, M. O’Neill. Cette association entreprend un grand nombre de projets dans cette région, notamment pour combler les lacunes dans l’infrastructure, avec un budget de 250 mille dollars cette année. Elle a également des projets à Bint-Jbeil et à Hasbaya. Mais les formations locales ne chôment pas non plus. «Nous avons planté des arbres sur toutes les routes de Jezzine, précise M. al-Asmar. Nous avons notamment tenu à en planter le long de la route donnant sur le cours d’eau pour dissuader les habitants de jeter leurs ordures à partir de là». Les égouts sont un autre problème : les canalisations déversent leur eau sale dans la très belle cascade d’eau qui descend à Wadi Jezzine et à Bisri. «Un prêt a été approuvé pour la construction d’une station d’épuration de l’eau au bas de la cascade», affirme M. Kattar. Il ajoute : «Il faut absolument développer le sens civique des citoyens et protéger la région de l’invasion du béton».
Au Liban-Sud, Jezzine représente un cas spécial : évacuée depuis plus d’un an par l’Armée du Liban-Sud, les carrières sauvages y sont toujours actives. Malgré les promesses des responsables de fermer les carrières sans permis, plusieurs sites monstres sont apparemment toujours en activité, comme l’affirme Green Line. M. Ezzat al-Asmar, président du Club de Jezzine, une...