Processus de paix - Les palestiniens durcissent le ton La majorité de Barak se désintègre avant le sommet de Camp David

Le Premier ministre israélien Ehud Barak, privé d’une majorité au Parlement par le départ de sa coalition de trois partis de droite, a assuré hier que cela ne l’empêcherait pas de participer mardi, aux États-Unis, à Camp David, à un sommet crucial avec le leader palestinien Yasser Arafat. Lâché par les partis et confronté aujourd’hui à trois motions de censure qui pourraient entraîner la chute de son gouvernement, il a aussi appelé le peuple, par-dessus la Knesset, à le soutenir dans sa quête d’une paix négociée avec les Palestiniens. Il a assuré que même s’il est désormais à la tête d’un gouvernement minoritaire, il a toujours un mandat pour négocier un accord de paix avec M. Arafat sous les auspices du président Bill Clinton, dans la mesure où il a été élu pour cela en mai de l’an dernier au suffrage universel direct. «Je n’ai pas été élu par des politiciens et des partis, mais par le peuple, qui m’a confié le mandat d’aller vers un avenir meilleur», a poursuivi M. Barak. Il réagissait à une journée dramatique au cours de laquelle il avait vu sa majorité se désintégrer progressivement. Du côté palestinien, le ministre de l’Information, Yasser Abed Rabbo, a renforcé le pessimisme ambiant en rejetant à l’avance tout accord partiel qui repousserait les deux questions-clés de Jérusalem et des réfugiés. Bien qu’il s’agisse là d’une position traditionnelle, le fait que les Palestiniens aient décidé de souligner ce point avec tant de force à 48 heures de l’ouverture du sommet augurait mal de l’issue de celui-ci.