Vie politique Joumblatt prône un rééquilibrage dans les relations avec Damas

Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt multiplie désormais les déclarations et prises de position favorables à un rééquilibrage dans les relations libano-syriennes. Lors d’une conférence à Kaslik hier, en présence de plusieurs personnalités chrétiennes, notamment le chef du PNL Dory Chamoun, M. Joumblatt a estimé que «la présence de l’armée syrienne dans certaines régions libanaises et pour certaines causes sécuritaires pourrait avoir des aspects négatifs». «Dans une phase déterminée – vous diriez peut-être “sous la pression” – le gouvernement libanais a conclu des traités politique, sécuritaire et économique avec la Syrie. Pourquoi n’y aurait-il pas aujourd’hui une tribune destinée à étudier ces traités qui pourraient être bénéfiques ou au contraire néfastes politiquement et économiquement au Liban ?», a-t-il d’autre part suggéré. Par ailleurs dans un entretien publié par l’hebdomadaire Magazine, M. Joumblatt a estimé qu’il était «temps de changer de style» au niveau du dialogue libano-syrien. «La Syrie est un grand voisin. Le Liban est donc obligé d’entretenir avec elle de bons rapports (...). Mais il y a deux façons de le faire, soit en établissant une relation de maître à sujet, soit en ayant des liens normaux», a-t-il dit. «Nous avons eu, à un moment, des relations privilégiées. Toutefois , cela ne veut pas dire qu’il faille être assujetti. Je veux simplement rectifier une certaine approche syrienne», a-t-il poursuivi. M. Joumblatt a enfin critiqué «les services qui travaillent dans l’ombre du président Lahoud». «Lentement, on est en train de devenir semblables à tous les pays du Proche-Orient (...). Si les autres politiciens se plaisent à être sous la tutelle des services, je ne peux pas mener seul la bataille», a-t-il conclu.