Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Vie politique - Cri d'alarme autant que mise en garde Les cercles loyalistes surpris par le communiqué de Bkerké

Le communiqué virulent publié mercredi dernier par l’assemblée des évêques maronites, s’élevant contre le vide sécuritaire au Liban-Sud et stigmatisant les exactions et abus commis par nombre de fractions miliciennes contre certaines localités chrétiennes, a fait l’effet d’une véritable bombe politique dans les milieux locaux, notamment dans les cercles loyalistes. Le communiqué de Bkerké a mis, de fait, les points sur les «i» et décrit sans détours et sans équivoque aucune la réalité de la situation présente dans les régions évacuées par Israël. Les évêques maronites ont déploré dans leur communiqué l’absence de l’État dans la région autrefois occupée, soulignant que ce sont les miliciens qui font la loi au Liban-Sud, effectuant des perquisitions dans les villages et enlevant des habitants. De sources proches du pouvoir on se déclare d’autant plus surpris par la position adoptée par Bkerké que le communiqué a été rédigé en des termes particulièrement virulents. La position en flèche rendue publique par les prélats est intervenue alors que les milieux loyalistes s’évertuent, depuis le retrait israélien, à fournir au patriarcat maronite (ainsi qu’aux chancelleries étrangères) des assurances quant au maintien de l’ordre et de la sécurité dans l’ancienne bande frontalière. Ces mêmes milieux ont affirmé en effet ces dernières semaines que des éléments des services de sécurité en civil patrouillent à bord de voitures à plaques d’immatriculation privées dans les différents secteurs, notamment dans les villages chrétiens, afin d’empêcher les exactions et les abus de la part des miliciens. Sur base de ces «assurances» fournies à Bkerké, les milieux officiels ont demandé aux chefs spirituels et aux missions diplomatiques occidentales d’entreprendre les démarches nécessaires à l’échelle internationale afin de couper court aux critiques de l’opposition mettant l’accent sur les débordements miliciens dans les régions méridionales du pays. Dans le cadre de cette offensive de charme en direction des instances et de l’opinion publique internationales, les sources loyalistes s’employaient à entretenir un climat optimiste concernant la situation dans les localités chrétiennes. Le communiqué de Bkerké est venu saper à la base cette atmosphère résolument optimiste entretenue par les sources proches du pouvoir. La teneur de ce document illustre ainsi le fait que toutes les assurances officielles et les engagements pris par les hauts responsables sont restés lettre morte. Les prélats maronites ont souligné que la dignité des habitants de l’ancienne zone occupée est sans cesse bafouée en raison des perquisitions, des «arrestations» et des abus auxquels se livrent les miliciens. Pour les évêques maronites, la version officielle faisant état de l’instauration d’un climat de sécurité dans les secteurs évacués par l’armée israélienne est loin de refléter la réalité de la situation sur le terrain. La position des prélats a également mis en relief un autre problème de taille qui se pose actuellement dans ces régions, à savoir la course à laquelle se livrent les différentes fractions politiques pour étendre leur influence et se partager les secteurs évacués par l’État hébreu. Ce partage a un impact particulièrement négatif sur la situation au Liban-Sud, notamment dans les localités chrétiennes. D’où la nécessité de tenir cette région sensible à l’écart des considérations clientélistes et des calculs électoraux ou politiciens étroits. Le communiqué de l’assemblée des évêques maronites a constitué sur ce plan un véritable cri d’alarme et une mise en garde contre la persistance de la situation qui prévaut actuellement dans les régions méridionales. Reste à savoir si les responsables réagiront en donnant l’ordre de déployer, enfin, des unités régulières et la force mixte armée-FSI dans le secteurs sensibles de la bande frontalière.
Le communiqué virulent publié mercredi dernier par l’assemblée des évêques maronites, s’élevant contre le vide sécuritaire au Liban-Sud et stigmatisant les exactions et abus commis par nombre de fractions miliciennes contre certaines localités chrétiennes, a fait l’effet d’une véritable bombe politique dans les milieux locaux, notamment dans les cercles loyalistes. Le...