Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Electricité - Les pannes appelées à se prolonger Mauvaise gestion et réseau déficient

Alors que la situation de l’électricité à Beyrouth et dans les différentes régions ne semble pas s’améliorer, les questions se multiplient sur les raisons d’un rationnement aussi sévère et aussi chaotique en plein été. Hier, une source de l’Électricité du Liban (EDL) a précisé à la presse que la canicule a provoqué une surconsommation d’électricité de la part des citoyens. La chaleur a apparemment eu un autre effet : la hausse de température des générateurs de la centrale de Zouk a obligé l’EDL à isoler certaines lignes dans l’objectif de réduire la pression et d’éviter une crise supplémentaire dans cette centrale. La réparation de ces dégâts est rendue plus difficile par la chaleur qui entraîne la fonte des lignes de tension et la coupure de certaines liaisons. Selon cette source, de telles complications ont lieu régulièrement au Liban. Si elles ont pris une telle ampleur cette année, c’est parce qu’elles s’ajoutent aux dégâts occasionnés par les frappes israéliennes sur les stations électriques libanaises. Une source bien informée interrogée par L’Orient-Le Jour révèle qu’il s’agit d’un ensemble de problèmes, non d’un problème particulier. «La situation financière de l’entreprise n’est pas enviable», selon cette source. «L’un de ces problèmes, à titre d’exemple, est que l’EDL n’arrive pas à assurer à l’avance les crédits nécessaires à l’achat de fuel. Les sociétés importatrices rechignent donc à lui livrer la marchandise avant d’avoir été payées. Certes, il existe actuellement un stock de fuel, mais le problème est permanent». Cette source impute les graves problèmes financiers de l’EDL à une «gestion administrative peu performante». «Il existe beaucoup de gaspillage, poursuit-elle. La société n’inspire plus confiance et les crédits ne lui sont pas accordés facilement. Pour sa part, l’État l’invite à s’autofinancer». Cependant, l’un des obstacles majeurs à une alimentation satisfaisante en électricité demeure l’inexistence d’un réseau de transport valable reliant les usines de production entre elles. Cette insuffisance ne résulte pas simplement des conséquences des frappes israéliennes. Un tel réseau aurait dû être installé il y a quatre ou cinq ans, l’actuel équipement étant très déficient. «Si un tel réseau existait, en cas de panne dans une usine donnée, nous aurions pu relier les villes à d’autres usines et régler instantanément le problème», a ajouté cette source. L’obstacle à la création de ce réseau de haute tension est le suivant : la Banque mondiale (BM) a débloqué 250 millions de dollars en vue de son installation. Si l’affaire est menée à terme, le courant pourrait être assuré en permanence. De plus, l’énergie serait économisée parce que les usines ne devraient plus alors fonctionner à plein temps comme elles le font actuellement. Cependant, la BM ne s’est pas engagée à financer l’expropriation des terrains en vue de l’installation des lignes de haute tension, une affaire de 40 millions de dollars. Pour cette raison, le projet entier est interrompu ! Il faut ajouter à cela les pannes dans les différentes usines : le groupe électrogène numéro quatre de la centrale de Zouk qui ne fonctionne plus et qui doit être réparé dans quelques jours, le groupe électrogène numéro trois de cette même centrale en panne depuis quelques semaines et qui ne redeviendra fonctionnel que dans quelques mois, les centrales de Baalbeck et de Tyr dont l’activité est actuellement interrompue. «Les stations de Beddawi (dont les transformateurs ont été détruits par l’aviation israélienne il y a deux mois) et de Zahrani résoudront une partie du problème quand elles seront achevées», ajoute la même source. Est-il vrai que les travaux n’ont pas encore commencé à Beddawi ? «En effet, personne ne se résout à prendre une décision, c’est une partie du problème», répond-elle. Quand la situation s’améliorera-t-elle radicalement ? Pas de résultats satisfaisants avant un an, selon cette source. Le programme annoncé mardi par l’EDL et selon lequel, entre autres, Beyrouth devrait être alimenté 24 heures sur 24 pourra-t-il être réalisé de sitôt ? «Je ne crois pas qu’un tel programme puisse être suivi, ajoute cette source. Outre les autres problèmes, le réseau de transport à l’intérieur même de Beyrouth est déficient. Cependant, la réparation du groupe électrogène de Zouk devrait améliorer légèrement la situation». D’autre part, l’EDL a annoncé hier que le courant électrique devait être interrompu dans les stations de Deir Nbouh, al-Bared, Halba, Kobeyate, Hermel, Laboué, Baalbeck, Bednayel et Kassara Jadida, à partir du matin du 5 juillet et jusqu’à 16 heures pour raison d’entretien. En effet, des isolateurs de câbles de haute tension 220, 150 et 66 kilovolts devaient être nettoyés. En accord avec les autorités syriennes, la ligne Tartous-Deir Nbouh, 220 kilovolts, devait être nettoyée conjointement (de part et d’autre de la frontière) aux mêmes horaires. L’EDL a également annoncé que les travaux de réparation du groupe électrogène numéro quatre de la centrale de Zouk se poursuivaient.
Alors que la situation de l’électricité à Beyrouth et dans les différentes régions ne semble pas s’améliorer, les questions se multiplient sur les raisons d’un rationnement aussi sévère et aussi chaotique en plein été. Hier, une source de l’Électricité du Liban (EDL) a précisé à la presse que la canicule a provoqué une surconsommation d’électricité de la...