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Actualités - ANALYSE

Les passes d'armes font passer le temps Les tractations en coulisses battent leur plein

S’il est vrai que la plupart des chefs de file attendent de sonder les intentions des décideurs pour proclamer leurs listes, il n’en est pas moins exact qu’en coulisses, les tractations battent leur plein. Pour distraire la galerie, quelques passes d’armes par-ci par-là. Comme les échanges d’amabilités entre les présidents Hoss et Hariri, les escarmouches entre MM. Walid Joumblatt et Talal Arslane ou encore les défis entre MM. Omar Karamé et Sleimane Frangié. Un spectacle qui vise à tenir les Libanais en haleine d’ici au début des choses sérieuses et à lui faire croire que la campagne électorale est vraiment lancée. Alors qu’il n’en est rien tant que Damas n’a pas fait sonner le gong. L’agitation artificielle à laquelle on assiste semble avantager le gouvernement, dans la mesure où la kermesse politicienne détourne l’attention du public d’une tout autre campagne, celle des crie-misère et de la CGTL. À l’Est, les partis qui étaient pour le boycott subissent, assez étrangement, des pressions de leurs bases pour une participation massive aux élections via des candidats installés dans diverses listes. Les militants et les sympathisants de ces formations semblent croire qu’en effectuant leur come-back sur la scène électorale, elles pourraient retrouver leurs positions prépondérantes d’avant-Taëf. Et redorer le lustre politique du camp chrétien, notoirement «désenchanté». Mais en pratique, on s’aperçoit aujourd’hui que le vide laissé par les grands leaders disparus n’est pas facile à combler. Loin d’orchestrer la formation de listes, dans leurs fiefs ou même ailleurs, comme le faisaient les chefs d’hier, les partis en lice arrivent à peine à caser quelques éléments épars chez les faiseurs d’élections de la présente République, issus en droite ligne de Taëf et de la faveur insigne des décideurs. Quoi qu’il en soit, le Bloc national, qui a pu, grâce à Raymond Eddé, garder un bon capital de respect général, est en train aujourd’hui de chercher un second souffle. Le Amid disparu était une grande figure nationale, et le parti tente d’en rester digne. Le nouveau leader, Carlos Eddé, qui a passé six mois aux côtés de son oncle à Paris pour en recevoir l’enseignement, doit maintenant choisir : se présenter ou pas aux élections. S’il le fait, il aura en quelque sorte rompu le cordon ombilical familial, dans la mesure où Raymond Eddé était un adversaire farouche de la participation à l’ombre de la tutelle. Toujours est-il que le nouveau Amid adopte un style de discrétion marquée dans ses contacts, évitant tout folklore par souci d’efficacité et de sérieux. Il doit réunir en principe ce jeudi le conseil de sa formation pour concertations. Et l’on s’attend qu’il proclame sa décision concernant les élections mardi prochain. Plusieurs cadres du BN insistent pour la candidature et pour les alliances actives dans nombre de régions du pays, comme par le passé. Ils affirment que le boycott serait une démission de la vie politique et que le Bloc national ferait aussi bien de se saborder. Selon ces cadres, qui oublient le volet syrien, les raisons qui justifiaient l’abstention du temps de Raymond Eddé n’existent plus, du moment qu’Israël s’est retiré. Ils ajoutent que les options de l’ancien Amid n’engagent pas le nouveau et affirment que le courant participationniste représente la majorité au sein du parti. Les mêmes sources invitent Carlos Eddé à récupérer le siège de Jbeil, à soutenir Sayed Akl à Batroun ainsi que Claude Azouri à Jezzine ou encore Salah Édouard Honein à Baabda. Tout cela dans le cadre d’une alliance générale avec le président Hariri. À noter que l’ancien président du Conseil ne verrait pas d’un mauvais œil la candidature de Carlos Eddé au siège maronite de Beyrouth que son père, Pierre, avait occupé jadis.
S’il est vrai que la plupart des chefs de file attendent de sonder les intentions des décideurs pour proclamer leurs listes, il n’en est pas moins exact qu’en coulisses, les tractations battent leur plein. Pour distraire la galerie, quelques passes d’armes par-ci par-là. Comme les échanges d’amabilités entre les présidents Hoss et Hariri, les escarmouches entre MM....