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Actualités - REPORTAGES

Etude - Un million et demi de touristes en 2010 Les hôtels au Liban, les plus chers après Dubaï (photos)

L’industrie du tourisme au Liban est en pleine reconstitution; elle devrait connaître une croissance sensible dans la prochaine décennie. Depuis 1992, la relative stabilité politique a donné un nouvel élan à cette industrie. Le nombre de touristes a enregistré une hausse soutenue, passant de 210 000 en 1992 à 673 000 en 1999 ( soit une moyenne de croissance annuelle de 18 %). Selon les prévisions de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le nombre de visiteurs au Liban atteindrait en 2010 près d’1,5 million soit un taux de croissance annuelle de 8 % pour les dix prochaines années. Les projections pour l’avenir du ministère libanais du Tourisme sont encore plus optimistes, prévoyant un taux de croissance de 9,8 % par an, ce qui porterait le nombre des touristes attendus au Liban en 2010 à 1,85 million. Le taux de croissance à venir dépendra de plusieurs facteurs, le plus important étant l’instauration d’une paix au niveau régional. Mais même en l’absence d’un tel événement, un Liban redevenu lieu sûr bénéficierait d’une croissance basée sur un intérêt croissant au niveau international pour des destinations au Proche-Orient.La part la plus significative des visiteurs est représentée par des émigrés d’origine libanaise, des Arabes et des Européens. La répartition des voyageurs à destination du Liban montre que les touristes arabes constituent le segment du marché le plus large avec 265 581 en 1999 suivi de près par les voyageurs européens avec 223 853 en 1999. Les plus importants pays d’origine des touristes arabes sont l’Arabie séoudite, la Jordanie, le Koweït et l’Égypte. Les voyageurs européens viennent notamment de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne et d’Italie. Les autres marchés importants sont, pour le Liban, les États-Unis, l’Australie et le Canada. Les données exactes des expatriés libanais effectuant des séjours dans leur pays d’origine ne sont pas disponibles. Les émigrés entrant au Liban avec un passeport libanais ne sont pas comptabilisés parmi les touristes. Selon les experts libanais de l’industrie touristique, le nombre de ces expatriés serait assez élevé. Le ministère du Tourisme a estimé à 52,5 % la part du tourisme d’affaires, qui se place ainsi en tête des objectifs des visites à destination du Liban . La plupart de ces voyages sont entrepris par des Syriens, des Arabes on même des non-Arabes intéressés par la dynamique de reconstruction au Liban. Les visites aux amis et aux familles sont considérées par les observateurs comme une importante composante des voyages, la plupart étant entreprises par des émigrés libanais. Les vacances de la mer concernent les émigrés libanais alors que le tourisme culturel et religieux est entrepris tant par les expatriés libanais que par les touristes européens qui arrivent au Liban dans le cadre de tours incluant des visites au Liban et dans les pays voisins. Comme l’industrie du Tourisme est en train de recouvrer son rôle dans l’économie nationale, les experts s’attendent à ce que le pourcentage du tourisme d’affaires baisse face à l’émergence de nouveaux produits comme le tourisme des jeux d’hiver et des foires. Les dépenses L’une des caractéristiques des voyages au Liban est le niveau particulièrement élevé des dépenses par visite. Selon les chiffres de l’OMT, en 1996 le Liban a occupé la première place dans la région du Proche-Orient en ce qui concerne les dépenses par touriste. Ces chiffres ont été confirmés par des études entreprises par des experts libanais qui comparent le coût d’un voyage au Liban aux coûts des voyages dans les pays voisins. Une étude récente sur les coûts des services hôteliers montre que le Liban vient en deuxième position, juste après Dubaï, en terme de tarifs des chambres d’hôtel avec une moyenne pour les chambres de luxe à un lit de 186$. Il occupe la première place en ce qui concerne le prix des repas avec une moyenne de 32$ ( voir tableau no 3) se classant bien avant Dubaï, l’Égypte, Chypre, la Grèce, la Jordanie, Israël et la Syrie. Jusqu’à dernièrement, la défaillance de l’infrastructure de base était citée pour justifier les prix élevés. Avec le retour des chaînes internationales d’hôtels, une révision à la baisse de ces tarifs a été imposée par l’offre et la demande. Aussi, la proportion de tourisme d’affaires caractérisé par d’importantes dépenses pendant le séjour du voyageur est en train de baisser alors que les autres catégories connaissent une croissance. Pour ces segments, le rapport qualité/prix a besoin d’être amélioré. Le ministère du Tourisme et l’OMT ont élaboré conjointement en 1995 un plan directeur concernant la stratégie de développement du secteur touristique. Cette stratégie vise principalement à renforcer l’infrastructure touristique et à investir dans la promotion du Liban à l’étranger. Elle consiste également à mettre en œuvre une stratégie de positionnement sur un marché haut de gamme en maintenant des niveaux élevés de dépenses alors que la qualité du séjour sera nettement améliorée. Avec l’expansion du tourisme dans la prochaine décennie, le Liban aura besoin d’un nombre significatif de nouveaux employés qualifiés dans l’hôtellerie, la restauration, les agences de voyages et autres industries relatives à ce secteur. Ces employés devraient être à même de servir une clientèle haut de gamme. Selon le plan directeur du ministère du Tourisme et de l’OMT, le nombre d’emplois doublera entre 1995 et 2010 passant ainsi de 33 000 à 76 000 en 2010 soit une croissance annuelle de 5,8 %. Dans ce prolongement, le ministère du Tourisme estime que le nombre d’employés qui devrait suivre des sessions de formation ou de recyclage passera de 5465 en 1995 à17 420 en 2010, soit une moyenne annuelle de croissance de 8 %. Ressources humaines La Lebanese American University (LAU) et la Standford Research Institute ( SRI), en collaboration avec la société Information International, on tentrepris une enquête auprès de 31 établissements hôteliers, restaurants et agences de voyage pour jeter la lumière sur la situation de la main-d’œuvre dans le secteur touristique. Les conclusions de l’enquête seront rendues publiques officiellement aujourd’hui par Fadi Saab, président de la commission de tourisme au sein de la Chambre internationale de commerce (CIC), au terme d’un débat avec des représentants des principaux acteurs du secteur touristique au Liban. Selon cette étude, les compagnies à caractère touristique sont en pleine mutation et devraient continuer à changer de forme dans les cinq années à venir. Une grande fluctuation dans le nombre des employés à l’accueil a été enregistrée, en comparaison avec le nombre plutôt stable des emplois de superviseur et de manager. Les postes à l’accueil sont considérés comme n’apportant qu’une valeur ajoutée marginale au service offert. Ces postes sont créés suivant le volume de la demande. Cette constatation, ajoutée au fait que les compagnies touristiques sont en pleine restructuration, devraient mettre en évidence l’urgence et la nécessité d’une meilleure formation des cadres supérieurs dans la gestion des ressources humaines. Par ailleurs, les employés d’accueil ont besoin d’avoir une meilleure formation leur permettant d’accomplir différentes tâches d’une manière plus efficace et de s’accommoder des besoins du marché. Dans les établissements hôteliers, le nombre global des employés paraît ne pas avoir sensiblement varié entre 1995 et 2000. Les changements ont été opérés au niveau des postes à pourvoir. Les restaurateurs interrogés ont affirmé que la moyenne du nombre d’employés a baissé entre 1995 et 2000, passant de 52 à 44 . Ils déclarent ne pas s’attendre à une croissance à ce niveau dans les cinq années à venir, dans le but probablement de limiter les frais et de demeurer compétitifs sur le marché. Par contre les quatre agences de voyage interrogées ont évoqué une croissance au niveau de l’emploi entre 1995 et 2000 affirmant s’attendre à une poursuite de cette croissance d’ici 2005. Deux des quatre agences ont affirmé que les niveaux de l’emploi vont probablement croître, alors que les trois quarts des restaurants et hôtels questionnés sur le même sujet ont estimé qu’ils demeureront inchangés. L’étude montre d’une manière générale que 42 % des établissements interrogés ont procédé dans les cinq dernières années à une réduction de leurs effectifs. Les autres ont soit augmenté leurs effectifs soit l’ont maintenu en l’état. Par ailleurs, la méthode, de recrutement du personnel diffère suivant que les postes à pourvoir sont des postes d’accueil, de superviseur ou de manager. Les employés pour les postes mineurs sont recrutés parmi les étudiants diplômés d’instituts techniques plutôt que parmi les universitaires. En ce qui concerne les postes de responsabilité, les cadres sont «débauchés» des compagnies touristiques concurrentielles. Cette pratique est devenue prédominante avec le retour en masse des chaînes internationales d’hôtels et les besoins pressants d’embaucher des employés qualifiés pour pourvoir aux besoins. Malgré tout, l’étude a montré que 605 des hôtels questionnés ont affirmé rencontrer des difficultés à trouver des candidats pour pourvoir à des postes spécifiques exigeant des qualifications bien précises que ce soit pour des postes d’accueil ou des postes de direction. Pour les agences de voyages, elles ont fait état de manque d’employés qualifiés pour les opérations de réservations et de ticketing.
L’industrie du tourisme au Liban est en pleine reconstitution; elle devrait connaître une croissance sensible dans la prochaine décennie. Depuis 1992, la relative stabilité politique a donné un nouvel élan à cette industrie. Le nombre de touristes a enregistré une hausse soutenue, passant de 210 000 en 1992 à 673 000 en 1999 ( soit une moyenne de croissance annuelle de 18 %)....