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Actualités - CHRONOLOGIE

Exil - Le fils de l'ancien chef de l'Etat hier à Dimane L'affaire Amine Gemayel provoque une vague de réprobation

La démarche entreprise par certains pôles du pouvoir qui ont chargé le secrétaire général du palais Bustros, Zouheir Hamdane, et l’ambassadeur du Liban en France, Raymond Baaklini, de «conseiller» au président Amine Gemayel de ne pas regagner Beyrouth a suscité un tollé dans divers milieux politiques locaux. L’ancien chef de l’État, rappelle-t-on, s’apprêtait à prendre l’avion mercredi matin pour Beyrouth, à partir de Paris, pour répondre à une invitation de la présidence syrienne à participer à la cérémonie organisée à Qerdaha pour le quarantième du décès de Hafez el-Assad. Peu avant le décollage de l’avion, le président Gemayel avait été contacté par téléphone par l’ambassadeur du Liban qui l’avait informé – sur base d’un appel du secrétaire général des AE – que l’invitation de la présidence syrienne était «une erreur protocolaire» et qu’il était préférable qu’il annule son départ pour Beyrouth. Bien qu’émanant du secrétaire général du palais Bustros et de l’ambassadeur du Liban à Paris, cette démarche a été dénoncée, dans un communiqué officiel, par le chef du gouvernement et ministre des AE, Sélim Hoss, qui l’a qualifiée de «malentendu», soulignant qu’il allait ordonner une enquête à ce sujet. Cette affaire a été au centre d’un entretien que le fils de l’ancien chef de l’État, M. Pierre Amine Gemayel, a eu hier avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, au siège d’été du patriarcat maronite, à Dimane. M. Gemayel tiendra aujourd’hui, à midi, une conférence de presse à la résidence familiale, à Sin el-Fil. Au plan politique, de nombreuses personnalités ont stigmatisé l’attitude du «pouvoir fantôme» qui a «conseillé» au président Gemayel de ne pas regagner Beyrouth. L’ancien député Albert Moukheiber a notamment déclaré que cette affaire est l’œuvre des «services de renseignements». M. Moukheiber a demandé à ce propos au protocole du ministère syrien des Affaires étrangères de «présenter des excuses au président Gemayel». De son côté, le Parti socialiste progressiste de M. Walid Joumblatt a souligné, dans un communiqué de presse, que «la politique bornée pratiquée par les services de sécurité et par ceux qui agissent dans les coulisses diplomatiques et politiques a eu pour résultat, une nouvelle fois, de bafouer les libertés publiques et de porter atteinte au dialogue et à l’entente nationale entre les Libanais». «Ces services, poursuit le communiqué du PSP, ont eu recours à la ruse pour empêcher l’ancien président Amine Gemayel de regagner Beyrouth. Ces services semblent vouloir confirmer le fait que leur seul souci est d’exploiter le pouvoir à des fins clientélistes, politiciennes et électoralistes». Le communiqué ajoute que le PSP est «attaché à la liberté d’expression, de même qu’il refuse toute atteinte aux libertés, quelle que soit la personne qui en pâtit». «Les prétextes invoqués par le gouvernement sont irrecevables et peu crédibles, poursuit le communiqué du PSP. Il ne sert à rien d’évoquer la thèse du malentendu ou d’exprimer la volonté d’ouvrir une enquête, d’autant que ce gouvernement apporte la preuve quotidiennement qu’il est incapable de répondre aux aspirations des citoyens». En conclusion, le PSP a invité le pouvoir à mettre un terme à ces pratiques, soulignant la nécessité de «préserver les libertés publiques et de respecter les principes du dialogue et de l’entente nationale». De son côté, la Ligue maronite a invité M. Sélim Hoss, en sa qualité de ministre des AE, à «clarifier le malentendu dont il a fait état et à dévoiler les résultats de l’enquête à ce propos». La Ligue maronite a, par ailleurs, souligné que «nul n’a le droit d’empêcher un citoyen libanais de venir au Liban». Quant à l’ancien ambassadeur du Liban à Washington, M. Simon Karam, il s’est étonné du fait qu’un ambassadeur libanais ait court-circuité «une invitation adressée par l’État syrien à un ancien président de la République libanaise et qu’il ait, dans le même temps, conseillé à l’ancien chef de l’État de ne pas se rendre à Beyrouth». Pour M. Karam, la grande question qui se pose aux Libanais, à la lumière de cette affaire, est de savoir «qui gouverne le pays et comment». Enfin, l’organisation Nouveaux droits de l’homme - Liban a souligné que cette affaire constitue «dans sa forme et dans son fond une violation grave des droits les plus élémentaires inhérents à tout être humain». «Sur le fond, poursuit l’organisation Nouveaux droits de l’homme, le président Gemayel est un citoyen libanais qui jouit de tous ses droits civils». «Il n’y a aucun jugement judiciaire à son encontre et le président Gemayel doit pouvoir exercer librement, et sans contrainte, ses activités politiques au Liban», conclut le communiqué.
La démarche entreprise par certains pôles du pouvoir qui ont chargé le secrétaire général du palais Bustros, Zouheir Hamdane, et l’ambassadeur du Liban en France, Raymond Baaklini, de «conseiller» au président Amine Gemayel de ne pas regagner Beyrouth a suscité un tollé dans divers milieux politiques locaux. L’ancien chef de l’État, rappelle-t-on, s’apprêtait à...