Liban-France - Le président du RPF reçu par Lahoud, Hoss et Murr Pasqua examine l'aide au Sud(photo)

Au deuxième jour de sa visite au Liban, le président du Rassemblement pour la France Charles Pasqua a axé ses entretiens avec les responsables libanais sur les moyens d’aider à la reconstruction et au développement du Liban-Sud à la suite du retrait israélien. Arrivé mardi à Beyrouth pour une visite de quatre jours, M. Pasqua, candidat à l’élection présidentielle française en 2002, a été reçu hier à Baabda par le chef de l’État Émile Lahoud. Au terme de l’entretien, il a indiqué dans une déclaration qu’il s’agissait de son premier contact avec M. Lahoud. «Je dois dire que ce contact a été extrêmement chaleureux. Nous avons des points communs, nous sommes des hommes d’action», a noté M. Pasqua. «D’autre part, j’ai suivi naturellement la carrière du président Lahoud et je sais les importantes charges qu’il assume actuellement. Je sais bien combien il est heureux que le Liban ait pu rétablir sa souveraineté sur le sud du pays qui était occupé par l’armée israélienne et combien maintenant il se préoccupe de la suite, c’est-à-dire, le rétablissement des infrastructures et le plan de réhabilitation de ce territoire à long terme», a-t-il ajouté. M. Lahoud «connaît les sentiments que je porte au Liban et l’attachement que j’ai pour ce pays», a-t-il encore dit. M. Pasqua, qui est aussi président du Conseil général des Hauts-de-Seine (département de la banlieue parisienne), a indiqué que ce département souhaitait voir «ce qu’il pourrait faire dans le sud du Liban, dans le domaine de la coopération». Il a ajouté qu’en sa qualité de député européen, il évoque avec ses interlocuteurs libanais l’assistance que pourrait apporter l’Assemblée de Strasbourg, et plus généralement l’Union européenne, en faveur du Liban. M. Pasqua a enfin réaffirmé qu’il avait tenu à consacrer au Liban sa première visite à l’étranger en tant que candidat à l’élection présidentielle, «pour manifester l’intérêt (qu’il) porte à ce pays et pour renforcer les relations entre le Liban et la France». Le président du RPF avait été reçu plus tôt dans la journée au Sérail par le chef du gouvernement Sélim Hoss, avec qui il s’est notamment entretenu de la question du Liban-Sud et du processus de paix au Proche-Orient. Interrogé par la presse au sujet de la situation régionale, il a souligné les changements intervenus dernièrement, notamment le départ d’Israël du Liban-Sud et l’arrivée au pouvoir à Damas d’un homme «jeune et ouvert sur le monde». Ces changements vont permettre, selon lui, à la situation d’évoluer, «mais cela nécessite du temps». Mardi, il savait à son arrivée à Beyrouth que les conditions n’étaient «pas encore réunies pour une paix globale» dans la région. Une « amitié de longue date » M. Pasqua a également rencontré hier le ministre de l’Intérieur Michel Murr à qui, a-t-il dit, il est lié par une «solide amitié de longue date». Rappelons que M. Pasqua fut lui-même ministre de l’Intérieur des gouvernements Jacques Chirac (1986-1988) et Édouard Balladur (1993-1995). M. Murr a indiqué pour sa part avoir évoqué avec M. Pasqua des questions intéressant les deux pays, ainsi que de l’état de la sécurité au Liban, qu’il a qualifié d’«excellent». «Les relations entre le Liban et la France ont historiquement été bonnes et continuent de l’être. Je souhaite que rien ne vienne les entacher», a poursuivi M. Murr. «Les Libanais considèrent que la France prend toujours des positions favorables au Liban. Cela se confirme et se répète chaque fois que le Liban traverse des circonstances déterminées tant sur le plan local que régional», a-t-il encore dit. M. Pasqua devait par ailleurs se rendre au siège du Conseil supérieur chiite où il a été reçu par le vice-président de cette instance, cheikh Abdel Amir Kabalan, en l’absence du président, cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine, qui se rétablit de sa récente hospitalisation. Mardi, le président du RPF avait rencontré le chef du Parlement Nabih Berry, le mufti de la République cheikh Mohammad Rachid Kabbani, ainsi que les métropolites grecs-orthodoxes de Beyrouth et du Mont-Liban Élias Audeh et Georges Khodr. Aujourd’hui, M. Pasqua doit être reçu à Dimane par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. Il tiendra demain une conférence de presse avant de reprendre l’avion pour Paris.