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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Social - Les 274 salariés d'Eternit poursuivent leur grève La CGTL : endiguer l'avance inéluctable de la faim

La CGTL a confirmé sa décision d’avancer, au 12 juillet, la date de la manifestation initialement prévue pour le 13, afin qu’elle coïncide avec la réunion du Conseil des ministres. Cette manifestation ne sera pas l’unique mesure à être adoptée par la centrale ouvrière qui a décidé de «recourir à divers autres moyens de pression pour satisfaire ses revendications et endiguer l’avance inéluctable de la faim». Toujours sur le plan social, les 274 employés et ouvriers de l’usine Eternit à Chekka ont poursuivi hier leur mouvement de grève entamée vendredi dernier pour protester contre le non-paiement de leurs salaires depuis quatorze mois. Interrogé par L’Orient-Le Jour, M. Moussa Féghali, secrétaire général de la Fédération des syndicats unis, a déclaré que ce conflit s’est encore compliqué du fait de dissensions entre le directeur général de l’usine et deux membres du conseil d’administration. Ces dissensions rendent actuellement impossible tout retrait de fonds de la banque pour payer les salariés, selon M. Féghali. M. Féghali, qui a exprimé l’appui total de sa fédération aux grévistes, nous a confié que la direction avait néanmoins assuré que le paiement se ferait dans un délai d’une semaine. De son côté, le député Najah Wakim a lancé un appel pour un sit-in demain, mercredi, à 17 heures, devant le musée national, pour protester contre les licenciements collectifs et la hausse des prix de l’essence. Il a ajouté que ce sit-in sera suivi d’une série de manifestations pacifiques destinées à «lutter contre la crise économique et sociale». Le conseil exécutif de la CGTL s’est réuni hier pour clôturer les travaux du séminaire organisé en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT) au Royal Park Hotel, à Aïn Saadé. Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, le conseil exécutif a procédé à une analyse de la crise sociale et économique que traverse le pays et relevé les points suivants : • Le marasme économique qui frappe tous les secteurs et menace l’économie nationale d’effondrement. • La crise réside, en théorie, dans la chute vertigineuse de la demande, causée par l’absence de dépenses publiques, la diminution des dépenses privées et l’effondrement total du pouvoir d’achat. Elle réside également dans l’emprise nocive imposée par l’économie fictive sur toutes les institutions et la politique des taux élevés d’intérêt qui, avec l’accroissement constant de la dette publique, dévore inexorablement la totalité des rentrées du Trésor. • La politique du laisser-faire qui couvre et encourage la corruption. • Le gouvernement qui, au sein de cette atmosphère de corruption, continue d’ignorer toutes les directives de réforme et toutes les sources de revenus du Trésor, dont les dossiers du pétrole, du téléphone cellulaire, des biens-fonds maritimes et de la dilapidation de fonds publics. • Les libertés, que l’État se vante de respecter, s’arrêtent aux limites des libertés de l’exploitation économique, alors que les libertés publiques et syndicales sont réprimées. La CGTL estime que, dans ce contexte, le pays se trouve «menacé d’effondrement total du fait de la politique irréaliste et nocive adoptée par le gouvernement et que la solution réside dans un réel changement qui prendrait en considération les données suivantes : • Au niveau de l’économie : encourager les secteurs agricole et industriel. • Au niveau des finances : éviter le recours aux impôts indirects, augmenter la moyenne des impôts directs, diminuer les taux d’intérêts bancaires, renoncer à la privatisation et restituer à l’État ses droits sur le téléphone cellulaire, les biens-fonds maritimes et le pétrole. • Au niveau du social : assurer une meilleure répartition de la fortune nationale, une nouvelle politique des salaires, des codes modernes du travail et de la Sécurité sociale, une relance de l’école publique, la protection de l’Université libanaise, la lutte contre le chômage et la protection de la main-d’œuvre locale». Par ailleurs, le conseil exécutif de la CGTL réclame la satisfaction urgente des revendications suivantes : • Réévaluation des salaires dans les secteurs privé et public. • Réévaluation du salaire minimum de manière à assurer les besoins vitaux de celui qui le perçoit. • Lutte contre le chômage, interdiction des licenciements, arrêt de l’importation de la main-d’œuvre étrangère et protection de la main-d’œuvre libanaise. • Arrêt des impôts indirects et des taxes, et réduction des factures d’électricité, d’eau et de téléphone. • Versement de l’effet rétroactif sur l’échelle des salaires du secteur public pour les années 1996, 1997 et 1998. • Adoption et mise en application rapide d’un programme de lutte contre le paupérisme. • Augmentation des indemnités de déplacement à 6 000 livres libanaises par jour. • Annulation de la taxe de 6 000 livres sur les 20 litres d’essence. • Ouverture d’une enquête judiciaire transparente sur toutes les infractions et sur les raisons du silence imposé sur les droits de l’État au niveau du téléphone cellulaire et des biens-fonds maritimes et fluviaux. • Arrêt des atteintes aux activités syndicales. • Généralisation et réorganisation des transports en commun. • Assistance aux agriculteurs. • Avancer au 12 juillet courant, la date de la manifestation nationale. Cette manifestation débutera à 17 heures à l’intersection des rues Béchara el-Khoury, Sodeco et Basta pour se diriger vers le siège du Conseil des ministres via la faculté française de médecine.
La CGTL a confirmé sa décision d’avancer, au 12 juillet, la date de la manifestation initialement prévue pour le 13, afin qu’elle coïncide avec la réunion du Conseil des ministres. Cette manifestation ne sera pas l’unique mesure à être adoptée par la centrale ouvrière qui a décidé de «recourir à divers autres moyens de pression pour satisfaire ses revendications et endiguer...