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Actualités - REPORTAGES

Environnement - Un plan de travail ministériel Introduire l'écologie dans le développement du Sud(photos)

Tout ou presque est à (re)faire dans la bande frontalière libérée. Forts de l’expérience des années d’après-guerre dans les autres régions où le béton a quasiment tout noyé (sans compter les carrières, les dépotoirs, etc.), beaucoup redoutent à juste titre le développement anarchique dans des localités encore préservées. M. Berje Hatjian, directeur général du ministère de l’Environnement, présente à ce sujet son plan de travail dans un rapport qu’il a rédigé. Ce plan de travail devrait être discuté bientôt avec les mohafez et différentes autorités locales du Sud libéré lors d’une tournée qui sera effectuée par des représentants du ministère dans ces régions. C’est ainsi que, selon M. Hatjian, les autorités locales se familiariseront avec le travail du ministère et pourront collaborer avec lui dans l’avenir. Cette collaboration leur éviterait par la même occasion des décisions susceptibles de nuire à l’environnement et au développement durable. En effet, les régions qui étaient occupées ainsi que les localités voisines ne profitaient d’aucun projet de développement, lit-on dans le rapport rédigé par M. Hatjian. «Il est donc nécessaire de mettre au point des politiques qui ménagent l’équilibre social, économique et écologique, estime le directeur général du ministère. La reconstruction, la réhabilitation de l’infrastructure et le retour des habitants devraient s’accélérer. La planification est donc indispensable dans le cadre de cette étape si on ne veut pas que la dégradation environnementale devienne inéluctable dans le cas d’un développement anarchique». Or l’écologie constitue un élément essentiel de cette planification. La stratégie du ministère de l’Environnement est axée sur trois points principaux : – réparer les dégâts causés par les combats et offrir des services de nature écologique en vue de protéger la santé publique et les ressources naturelles ; – renforcer les moyens de prévention pour assurer au développement un caractère écologique et économique (en d’autres termes, qu’il coûte moins cher aux citoyens) ; – freiner la dégradation des ressources naturelles et du patrimoine. Sur le terrain, les mesures pratiques se traduiront par un renforcement de la coopération entre différentes instances, par une décentralisation de la gestion de l’environnement, par l’application des lois et l’adoption de législations écologiques au niveau local, et enfin par le renforcement des ressources humaines spécialisées. Partenariat, décentralisation et lois Pour ce qui est du partenariat, il est indispensable que cette notion s’installe entre les différentes institutions concernées par le développement au Sud, qu’elles soient officielles ou privées. C’est grâce à ce partenariat, selon le rapport de M. Hatjian, qu’on pourra introduire la notion de l’écologie dans le développement économique et social par le biais d’une évaluation des ressources de la région. La planification du développement au Sud englobera également des solutions aux problèmes écologiques résultant du processus de développement. La décentralisation, elle, est essentielle car aucun développement ne peut être réellement efficace sans la participation active des autorités locales : les mohafez et les municipalités. Ces autorités devraient intervenir à tous les niveaux de la planification : au niveau du recensement des informations d’abord, et de la détermination des besoins et des priorités ensuite. Les conseils municipaux devraient former un trait d’union entre le gouvernement et la société civile. D’où la notion de développement durable que le ministère tente d’implanter dans différentes contrées, selon le rapport. Au niveau juridique, il existe un grand nombre de lois qui prônent le respect de l’environnement. Certaines ont besoin d’être modernisées et d’autres devraient être promulguées pour combler certaines lacunes. Le point commun entre tous ces textes est qu’ils ne sont quasiment jamais appliqués, et cela pour différentes raisons, l’une d’entre elles étant l’ignorance pure et simple de leur contenu. Les mohafazats et les municipalités du Sud devraient renforcer leur outil juridique et jouer un rôle efficace dans la protection de l’environnement. Quoi qu’il en soit, rien ne peut se faire sans le développement des ressources humaines spécialisées. C’est ce que le ministère peut, toujours selon le rapport, contribuer à implanter dans le Sud libéré, grâce aux spécialistes dont il dispose et qui ont déjà œuvré dans plusieurs autres régions.
Tout ou presque est à (re)faire dans la bande frontalière libérée. Forts de l’expérience des années d’après-guerre dans les autres régions où le béton a quasiment tout noyé (sans compter les carrières, les dépotoirs, etc.), beaucoup redoutent à juste titre le développement anarchique dans des localités encore préservées. M. Berje Hatjian, directeur général du...