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Actualités - ANALYSE

Le round d'observation se prolonge Tout le monde attend Hariri

La campagne a-t-elle démarré ? Oui et non. Pour l’ensemble, on peut dire que tout le monde aujourd’hui attend le président Rafic Hariri. L’ancien président du Conseil a su en effet s’emparer du pistolet de starter pour la course à venir. En annonçant, du haut d’une redoutable stature qui se profile dans plus d’une région, qu’il compte divulguer ses listes le dimanche 30 juillet courant, pas avant. D’ici là, la porte du bazar négociatoire reste ouverte, et les tractations vont bon train chez les concurrents de M. Hariri. On dresse fébrilement des plans de bataille et des compositions d’équipe, aussi bien du côté des forces acquises au président Sélim Hoss à Beyrouth, que du côté de l’émir Talal Arslane en montagne, de M. Moustapha Saad à Saïda ou du président Omar Karamé au nord. Tous ces fronts, et d’autres encore, M. Hariri va y être électoralement présent, directement ou indirectement. Il est donc un peu normal qu’il lui revienne le droit de donner le coup d’envoi véritable de l’empoignade. En tout cas, sur le plan psychologique, même ses adversaires reconnaissent que M. Hariri a marqué un point par son annonce, obligeant ses concurrents à retarder eux-mêmes la proclamation de leurs listes, par crainte que sa puissante machine ne sabote leurs plans, en débauchant des candidats. Ces rivaux de M. Hariri préfèrent donc attendre de savoir à quoi s’en tenir quant à ses propres choix définitifs. Ce qui, de leur propre aveu, le renforce encore, du moins théoriquement. Un autre de ses atouts, relève un politicien neutre, est que ses détracteurs sont plus ou moins divisés entre eux et apparemment assez mal organisés. Une certaine perplexité les handicape, en raison notamment du fait que plusieurs pôles influents flottent pour le moment entre deux eaux et, sans être vraiment indécis, plaident pour des formules de réconciliation générale qui ont peu de chances de passer. À moins, évidemment, d’un soudain mot d’ordre des décideurs. Mais comme ces derniers tardent eux-mêmes à se prononcer, à cause des événements chez eux, la scène locale laissée à elle-même baigne dans l’incertitude, sinon dans la confusion. Partant de cette constatation, des opposants soutiennent que le coup devient jouable pour eux, à condition d’arracher l’initiative sans hésiter à M. Hariri. Ces contestataires, qui aiment rêver, déclarent que «l’opposition doit former tout de suite des listes à Beyrouth, dans les trois circonscriptions, et les proclamer sans attendre l’ancien chef de gouvernement. Dans ce genre de bataille, claironnent ces braves, la victoire appartient à celui qui porte le premier coup». Encore faut-il pouvoir frapper. Un candidat beyrouthin virtuel, hostile à M. Hariri, estime que ce dernier «cherche à susciter, par l’attente, une certaine tension au niveau de la rue, pour mieux jouer ensuite de l’effet de surprise, lors de la proclamation de ses listes. Il pense qu’un climat plutôt troublé désavantagerait ses adversaires, moins bien armés ou organisés pour y faire face. C’est de bonne guerre», reconnaît cette personnalité qui soupçonne «plusieurs de soi-disant adversaires de M. Hariri d’attendre un signe de sa part pour se rallier à lui». C’est dire si la confiance et l’harmonie règne dans le camp des rivaux du milliardaire. Cette source conclut : «ce qu’il faudrait, c’est la proclamation sans tarder de listes fermées, pour couper court à toutes les manigances de sérail». Le hic est de savoir de qui ces listes fermées se composeraient. En effet au stade actuel, les irréductibles, farouchement déterminés à combattre jusqu’au bout l’effet Hariri se comptent sur le bout des doigts d’une seule main. Les Arméniens Les partis arméniens, toujours puissants électoralement, n’ont pas encore dit leur dernier mot en ce qui concerne leurs alliances de cette année. Les tendances sont certes déjà connues, mais certains détails qui restent à fixer peuvent encore influer sur les options de base. Le retard accumulé chez ces formations, notamment du côté du Tachnag, relève de plusieurs raisons. Les sept membres du comité central de ce parti poursuivent leurs concertations avec les têtes de liste ainsi qu’avec les candidats arméniens potentiels, dont certains se trouvent ainsi soumis à un véritable test de fiabilité. C’est-à-dire il s’agit de s ’assurer que ces postulants suivront ultérieurement la discipline de bloc que le parti impose à ses représentants à la Chambre. Des cadres du comité mondial du Tachnag ont visité le Liban, il y a deux mois et un délégué du même comité est incessamment attendu à Beyrouth. Par ailleurs, une délégation conjointe du Tachnag, du Hentchag et du Ramgavar a rendu visite dernièrement au président Hariri afin de protester contre la non-désignation d’un candidat arménien pour le siège minoritaire évangélique qu’occupe aujourd’hui Abraham Dedeyan. L’ancien président du Conseil a en effet choisi pour cette année, le Dr Bassel Fuleihan. La délégation a essuyé une fin de non-recevoir et il se pourrait que cette désillusion arménienne produise des effets sur la composition des listes dans les trois circonscriptions de Beyrouth. Des communiqués de particuliers arméniens favorables à M. Hariri ont bien été publiés, mais les partis de cette collectivité n’ont pas encore pris position. La tendance est à l’unification des rangs électoraux des trois principaux partis arméniens.
La campagne a-t-elle démarré ? Oui et non. Pour l’ensemble, on peut dire que tout le monde aujourd’hui attend le président Rafic Hariri. L’ancien président du Conseil a su en effet s’emparer du pistolet de starter pour la course à venir. En annonçant, du haut d’une redoutable stature qui se profile dans plus d’une région, qu’il compte divulguer ses listes le...