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Actualités - CHRONOLOGIE

Zimbabwé - Pour la première fois, Mugabe doit faire face à une opposition puissante Législatives décisives pour un pays en crise

Pour la première fois en 20 ans de pouvoir, le parti du président Robert Mugabe doit affronter une opposition puissante lors des législatives des 24 et 25 juin, alors que le pays traverse une crise économique et politique sans précédent depuis l’indépendance (1980). Aujourd’hui et demain, 5,1 millions des 12,5 millions de Zimbabwéens doivent choisir entre l’alternance, représentée par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) ou le maintien au pouvoir de la ZANU-PF au Parlement monocaméral, comptant 150 députés dont 30 nommés par le chef de l’État et 120 élus. De nombreux Zimbabwéens ne cachent pas leur désir de changement après avoir vu leurs conditions de vie et leur pouvoir d’achat se dégrader au fil des mois en raison de l’inflation galopante (au moins 60 %), du chômage (touchant 50 % de la population), des pénuries de devises, de carburant et de produits de base et du gel de l’aide internationale. Issu des puissants syndicats, le MDC, créé fin 1999, espère remporter une nouvelle victoire après avoir infligé son premier échec en 20 ans de pouvoir au président Mugabe lors du référendum sur la constitution de février dernier. Après cette défaite, le pouvoir est accusé par l’opposition d’avoir lancé le mouvement d’occupation de 1 500 fermes de Blancs par des anciens combattants de la guerre d’indépendance afin de détourner l’attention des véritables problèmes, l’économie et la corruption. Connu auparavant pour sa stabilité, le pays a sombré dans la violence depuis février : au moins 32 personnes, en majorité des partisans de l’opposition, ont été assassinées. Une véritable campagne de terreur, passages à tabac, viols, enlèvements, destructions de biens, a visé tous les membres de la société soupçonnés de soutenir l’opposition : les fermiers Blancs, les ouvriers agricoles ou les enseignants. En raison des violences, le MDC, qui présente des candidats dans les 120 circonscriptions du pays, n’a pu faire campagne librement, notamment dans les zones rurales. Malgré la présence d’observateurs étrangers, les violences ont continué durant toute la campagne électorale et de nombreux analystes estiment qu’il sera impossible de qualifier ces élections de «libres et honnêtes» même si elles se déroulent dans le calme aujourd’hui et demain. Le parti de M. Morgan Tsvangirai, un ancien mineur et chef syndicaliste de 48 ans, part également avec un fort handicap, car 30 députés sont nommés par le président Mugabe. Si le MDC emporte la majorité des 120 sièges, soit 61 sièges, il n’aura donc pas la majorité dans le nouveau Parlement (150 sièges au total). En revanche, pour la ZANU-PF les choses sont beaucoup plus faciles. Il lui suffit d’obtenir 46 sièges : avec les 30 députés nommés par M. Mugabe, le parti dispose d’une majorité (76 députés). La population urbaine devrait en principe voter en faveur de l’opposition. M. Mugabe, 76 ans, dont le mandat se termine en 2002, a reconnu lui-même que la bataille serait rude à Harare. Mais dans les zones rurales, qui soutiennent traditionnellement la ZANU-PF, (l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique ZANU-PF – au pouvoir), la situation est moins claire. De nombreux électeurs pourraient être tentés de ne pas aller voter à la suite de la véritable campagne de terreur lancée par les anciens combattants et les autres partisans du régime.
Pour la première fois en 20 ans de pouvoir, le parti du président Robert Mugabe doit affronter une opposition puissante lors des législatives des 24 et 25 juin, alors que le pays traverse une crise économique et politique sans précédent depuis l’indépendance (1980). Aujourd’hui et demain, 5,1 millions des 12,5 millions de Zimbabwéens doivent choisir entre l’alternance,...