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Actualités - CHRONOLOGIE

Etats-Unis - George W. Bush a refusé de gracier le condamné texan Gary Graham a été exécuté en dépit des efforts désespérés de ses avocats

Le condamné texan Gary Graham est mort jeudi soir en dépit des efforts déployés par ses avocats qui ont lancé en dernière minute une procédure d’appel sans effet. L’exécution par injection mortelle a eu lieu à 20h49 heure locale (01h49 GMT) dans la prison de Huntsville, une petite ville au nord de Houston, a-t-on indiqué de source pénitentiaire. Les trois injections se sont enchaînées rapidement: la première pour l’endormir, la deuxième pour lui faire perdre connaissance et la troisième pour arrêter le cœur, ont indiqué les témoins. «Il a lutté contre ses geôliers et contre la mort en clamant son innocence», a affirmé Lloyd Gite, l’un des témoins, en soulignant qu’il avait été menotté et que sa tête était attachée. «Je n’ai pas tué Bobby Lambert. La vérité surgira un jour», a-t-il lancé, cité par M. Gite, qui représentait la presse américaine. Le supplicié a crié le nom du leader noir assassiné Martin Luther King. «Ce meurtre doit être vengé», a-t-il lancé, alors que l’injection commençait. «C’est un holocauste des Noirs en Amérique (...) Le pouvoir noir est en marche», a encore scandé Graham, avant de s’éteindre, l’un de ses yeux ouvert regardant fixement le révérend Jesse Jackson lors de l’exécution. Bianca Jagger, en larmes, représentait Amnesty International. Peu avant, le gouverneur du Texas et candidat républicain à la Maison-Blanche George W. Bush avait avalisé le refus de la commission des grâces de faire preuve de clémence. «Je soutiens la décision de la commission des grâces (...) Après avoir considéré les faits, justice doit être rendue. Que Dieu bénisse les victimes, leurs familles, et que Dieu bénisse monsieur Graham», a déclaré George W. Bush à Austin (Texas). Selon la loi du Texas, Bush ne pouvait que suivre les recommandations de la commission, dont 17 des 18 membres avaient refusé tout sursis ou commutation de peine pour le condamné noir de 38 ans. Jusqu’au dernier moment, ses avocats ont tout tenté. Peu après le rejet de leur recours par la Cour suprême des États-Unis, ils ont saisi un tribunal fédéral à Austin. Cette requête, qu’ils ont justifiée par des lacunes dans le refus de la Cour suprême de faire preuve de clémence à l’égard de leur client, a ensuite été déposée devant la Cour d’appel de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, qui l’a repoussée à son tour. Ces procédures ont entraîné une série de reports de l’exécution, alors que quelques centaines de manifestants étaient massés près de son enceinte, en présence d’un épais cordon de sécurité. Parmi les manifestants, plusieurs personnes se revendiquaient du groupe des Panthères noires face à quelques partisans de la peine de mort, notamment des membres du groupuscule raciste Ku Klux Klan. Quelque 200 agents de police étaient sur place, pour faire face à d’éventuels débordements. Aucun incident n’a été signalé après l’exécution. Jesse Jackson avait publiquement demandé un report de l’exécution, affirmant que plusieurs témoins contredisaient l’unique témoignage qui a conduit à la condamnation à mort de Gary Graham, en 1981, pour le meurtre d’un homme sur le parking d’un supermarché de Houston. Un professeur de droit de l’Université Northwestern de Chicago (Illinois), Lawrence Marshall, ayant étudié 648 cas de condamnations à mort, a estimé que le cas de Graham était le moins étayé. Le cas de Gary Graham a fait grand bruit aux États-Unis, notamment parce qu’il est venu perturber la campagne du candidat Bush. Quinze autres exécutions sont encore prévues au Texas d’ici à l’élection présidentielle du 7 novembre. 22 condamnés ont été exécutés depuis le début de l’année. Bush a déjà signé 134 ordres d’exécution, un record pour un gouverneur en poste depuis cinq ans et demi. Il réaffirme régulièrement qu’«aucune personne innocente» n’a jamais été exécutée depuis qu’il dirige le Texas, en janvier 1995.
Le condamné texan Gary Graham est mort jeudi soir en dépit des efforts déployés par ses avocats qui ont lancé en dernière minute une procédure d’appel sans effet. L’exécution par injection mortelle a eu lieu à 20h49 heure locale (01h49 GMT) dans la prison de Huntsville, une petite ville au nord de Houston, a-t-on indiqué de source pénitentiaire. Les trois injections se...