Liban-UE - Rencontre avec le président du Conseil économique et social Nasnas : nous voulons répondre rapidement à l'attente des libanais

Une délégation du Conseil économique et social libanais (CES), conduite par M. Roger Nasnas, son président, s’est rendue à Bruxelles, pour une série de réunions avec des membres du CES de l’Union européenne. Objectif de cette visite : établir une coopération bilatérale visant au développement rapide du CES libanais. En outre, deux autres axes se sont dessinés à travers les discussions : l’action du Liban pourrait s’inscrire dans le partenariat Euromed et le Liban pourrait aussi être le moteur de la construction d’une société civile régionale. C’est à Bruxelles, au siège du Conseil économique et social de l’Union européenne, créé en 1958, que Mme Béatrice Rangoni Machiavelli, présidente de l’institution, M. Patrick Venturini, secrétaire général, et pas moins de six responsables européens ont reçu la délégation libanaise. Le CES libanais, créé il y a à peine trois mois, a déjà conclu un premier accord de coopération avec le CES français. À cette occasion, Mme Rangoni avait émis le souhait de voir s’instaurer une collaboration entre Bruxelles et Beyrouth. C’est dans ce contexte que les débats ont été engagés dans un climat amical et avec des objectifs pragmatiques. Plusieurs thèmes ont été évoqués, telle la définition d’une société civile au Liban, mais aussi les spécificités des pays du Moyen-Orient qu’il faudrait respecter si l’on réussit une implantation régionale des CES. Dans ce sens, les Européens ont insisté sur le rôle particulier que le Liban pourrait jouer. «Nous relevons un véritable défi, a déclaré M. Nasnas. Pour nous le temps presse, parce que le Liban sort, économiquement et socialement, d’une période troublée. Les Libanais attendent de nous des propositions concrètes pour une nouvelle société civile équilibrée. Nous voulons répondre rapidement à leur attente», a-t-il insisté. «C’est pour cette raison que nous voulons profiter de l’expertise d’autres CES et surtout de celui de l’Union européenne qui fédère déjà un nombre important de pays, a expliqué le président du CES libanais». «Par ailleurs, nous pourrions être le catalyseur d’autres CES dans la région», a-t-il fait valoir. MM. Nasnas et Abdel Karim el-Khalil, secrétaire général du bureau, ont exprimé la volonté du CES de proposer au prochain gouvernement un texte soulignant la rupture du décalage existant encore au Liban entre les différentes couches de la société libanaise, dans le développement et économique et social. Rapidement, les 71 membres devraient se répartir pour former des commissions de travail sur des thèmes pressants comme l’assurance retraite, la mise en place d’un filet social permettant de ne pas exclure du développement une partie des Libanais, mais aussi la place des femmes dans le Liban d’aujourd’hui, ou encore l’aide aux PME. Des échanges de Bruxelles sont nés trois axes d’action commune. Des relations bilatérales ont été établies et seront concrétisées par une coopération en termes d’études et d’experts qui pourraient être fournis par le CES de l’Union. En outre, M. Venturini a proposé la participation aux travaux libanais des principaux rapporteurs des commissions européennes sur les thèmes précités. Cela permettrait une approche plus efficace des dossiers au profit du Liban. Le deuxième axe serait le prolongement de l’action Euromed, à travers le CES libanais, et enfin une action de prosélytisme du CES libanais vers le monde arabe et régional. Le financement de certaines études pourrait être envisagé par un accord tripartite, établi entre la Commission européenne, les CES de l’UE et le CES libanais. Enfin, une réunion internationale des 46 CES existant à travers le monde est prévue en novembre, à Naples. Le Liban est invité à y participer et une présentation de son action pourrait y être prévue. Cela permettrait de faire entrer à nouveau le pays dans la cour des grands et d’étendre le champ des collaborations internationales dont il lui sera loisible de profiter. Par la suite, une réunion régionale, avec la participation de responsables de l’Union européenne, sera organisée à Beyrouth.