Kleya réclame une amnistie générale

C’est un vibrant appel à l’unité nationale qu’a adressé hier le père Mansour Hkayem, venu à Bkerké à la tête d’une délégation du village de Kleya au Liban-Sud, pour une visite au patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Le père Hkayem a demandé à Mgr Sfeir d’intervenir auprès des dirigeants pour une réduction des peines prononcées à l’encontre des anciens miliciens de l’Armée du Liban-Sud (ALS) de toutes les communautés. «Nous demandons au patriarche, à l’État ainsi qu’à tous les responsables d’intercéder en faveur des habitants du Liban-Sud, toutes confessions confondues, aussi bien chrétiens que musulmans», a affirmé le prêtre. «Nous voulons encourager les personnes qui ont fui le Liban-Sud récemment à y retourner», a-t-il poursuivi, estimant que «l’amnistie générale avait été octroyée en 1991 pour que la page de la guerre libanaise soit définitivement tournée». «Nous pensions que cette amnistie couvrait tout le Liban, y compris nous, mais voilà que l’on nous ressort de vieux dossiers datant de 1976 concernant les Palestiniens et la guerre civile», a souligné le père Hkayem. «Cela veut-il dire que nous n’avons pas été amnistiés comme le reste des Libanais entre 1989 et 1991 ?», s’est-il interrogé. «Nous demandons à tous, et avec insistance, que tous ces jugements soient annulés afin que nous puissions définitivement tourner la page de la guerre», a-t-il conclu. La délégation de Kleya s’est ensuite rendue auprès du président du Conseil supérieur islamique chiite, l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine, pour lui soumettre les mêmes doléances. Par ailleurs, Mgr Sfeir a reçu une délégation du village de Bourj el-Moulouk qui a réclamé «une présence complète de l’État au Liban-Sud» et qui a évoqué la situation du Liban-Sud après le retrait israélien.