Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Dossier régional - Les palestiniens de Ain Héloué sceptiques quant aux résultats du sommet de Camp David Le droit de retour des réfugiés, une exigence essentielle du Liban

Le président Émile Lahoud a rappelé hier que «le droit de retour» des réfugiés palestiniens, dont notamment ceux établis au Liban, est une «exigence essentielle» du gouvernement libanais. «Le Liban, a notamment affirmé le chef de l’État, continue d’insister sur le retour des réfugiés palestiniens dans leur pays, parce que c’est une des exigences essentielles auxquelles il tient pour sauvegarder les droits du peuple palestinien et la stabilité dans la région». La prise de position du président Lahoud sur ce plan intervient alors que se tient à Camp David le sommet tripartite entre le président Bill Clinton, le Premier ministre israélien Ehud Barak et le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat. Le dossier des réfugiés palestiniens devrait être l’un des sujets abordés au cours de ce sommet. Dans un communiqué rendu public par le bureau de presse de la présidence de la République, le chef de l’État souligne que la question des réfugiés palestiniens constitue «une bombe à retardement à tous les niveaux». Il a estimé à ce sujet que «le droit de retour doit concerner tous les réfugiés de 1948 et 1967». Les Palestiniens sceptiques Pour en revenir au sommet de Camp David, le correspondant de l’AFP souligne que les réfugiés palestiniens du Liban ne fondent pas beaucoup d’espoir dans ce sommet et semblent convaincus que seule la lutte armée leur permettra d’arracher leur droit au retour en Palestine. Au camp de réfugiés du camp d’Aïn Héloué, le plus grand rassemblement de Palestiniens au Liban, Ibrahim Khalil, qui a quitté il y a 52 ans son village Cheikh Daoud, dans la région de Saint-Jean d’Acre, croit fermement que l’État hébreu n’autorisera pas le retour des trois millions et demi de Palestiniens de la diaspora. «Je suis de près les informations concernant le sommet de Camp David, car il va décider du sort définitif des réfugiés, même si je ne pense pas qu’Israël fera la moindre concession sur notre retour et sur Jérusalem», ajoute Ibrahim, épicier à Aïn Héloué. «Mais je ne perds pas l’espoir de regagner un jour ma patrie, la Palestine. Je ne baisserai jamais les bras et lutterai toute ma vie pour revoir mon village», dit-il assis dans son échoppe devant une carte détaillée en arabe de la Palestine. Mohammed Bekaaï, un contremaître en bâtiment de 35 ans, affirme à son tour qu’«il y a un faible espoir qu’Israël répare la plus grande injustice de l’histoire de l’humanité à notre égard et accepte notre retour». Son grand-père, Amine, 86 ans, confie qu’il n’a cessé depuis 1948 «de rêver au retour en Palestine». «Si je meurs avant, je suis sûr que mes enfants et mes petits-enfants la verront un jour». «Je continuerai à en rêver même s’il a très peu d’espoir que les pourparlers entre Yasser Arafat et Ehud Barak concrétisent mes vœux», dit-il. Le descendant de réfugiés originaires de Haïfa, Ra’fat Issa, 25 ans, ne croit pas aux négociations comme moyen de récupérer leurs droits «inaliénables». «Le peuple palestinien n’obtiendra ses droits qu’en menant une nouvelle intifada, par la lutte armée». Oum Mohammed Aboul Hija, 50 ans, en habit traditionnel et un voile blanc sur la tête se désintéresse des nouvelles de Camp David. «Le Liban a récupéré sa terre occupée par la force des armes, nous autres palestiniens nous devons en faire autant», affirme-t-elle. Un vieillard palestinien de 82 ans, qui refuse de décliner son identité, accuse Yasser Arafat «de trahison» et le président américain Bill Clinton d’exercer des pressions sur les Palestiniens «pour faire d’ultimes concessions». Ce matin, il a brûlé avec des centaines d’autres à l’entrée d’Aïn Héloué les drapeaux américain et israélien et criait de pleins poumons : «La Palestine est ma patrie !». Le responsable du Fateh, Mounir Maqdah, se veut plus philosophe : «Nul ne peut ignorer notre droit à rentrer tôt ou tard en Palestine. Entre-temps, nous gardons notre mémoire vive et tenons à alimenter celle des nouvelles générations». Le père et le grand-père de Maqdah exhibent des titres de propriétés de leurs biens en Palestine et montrent de grosses clefs, celles de leurs maisons. «La Palestine nous appartient, nous n’avons pas besoin de preuves et nul ne peut nous le refuser», déclare le plus vieux.
Le président Émile Lahoud a rappelé hier que «le droit de retour» des réfugiés palestiniens, dont notamment ceux établis au Liban, est une «exigence essentielle» du gouvernement libanais. «Le Liban, a notamment affirmé le chef de l’État, continue d’insister sur le retour des réfugiés palestiniens dans leur pays, parce que c’est une des exigences essentielles...