Israël Le Shass lâche Barak, mais lui accorde un répit

Le Premier ministre israélien, Ehud Barak, a jusqu’à demain pour sauver sa majorité, après que le parti ultraorthodoxe Shass a mis à exécution, hier, sa menace de quitter le gouvernement. Une semaine après une décision en ce sens de la direction du parti qui était jusqu’alors restée lettre morte, les quatre ministres du gouvernement Barak appartenant au Shass ont présenté leur démission. Le départ définitif du Shass, qui représente les juifs séfarades (d’origine orientale), priverait M. Barak d’une majorité à la Knesset. Il le contraindrait à diriger le pays avec un gouvernement minoritaire, affaiblissant ainsi considérablement sa position dans les négociations avec les Palestiniens. M. Barak a réitéré dans la soirée qu’il souhaitait voir le Shass rester dans sa majorité, affirmant que «90 % des problèmes» soulevés par le parti avaient été résolus, mais a souligné qu’il refusait «toute tentative de coercition». «Je pense que nous devrions avoir une réponse dans les 48 heures», a-t-il dit lors d’une conférence de presse convoquée après une rencontre infructueuse avec deux dirigeants du parti religieux. Il s’est toutefois dit convaincu qu’Israël était «très loin» d’élections anticipées, laissant ainsi entendre qu’il prévoyait une solution à la crise et le maintien du Shass, ce qui lui permettrait de continuer à disposer d’une majorité absolue à la Knesset. M. Barak dispose actuellement de l’appui de 68 députés sur 120 dans la Knesset issue des élections de mai 1999. Le Shass, avec 17 députés, est la deuxième composante de sa majorité après la coalition Israël Un formée autour du parti travailliste.