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Actualités - ANALYSE

Scrutin - Le régime invite les candidats à élaborer des programmes sérieux Les législatives, une occasion d'évoluer vers une meilleure démocratie

Au Liban, les formations politiques sont légion. Elles sont même un peu trop nombreuses pour un pays aussi petit. Ce qui explique en partie qu’elles n’aient pas plus de poids en définitive que les clans ou les familles. Dont elles sont d’ailleurs, parfois, une émanation directe. Le Liban n’a jamais évolué vers un système des partis. Cependant, pour compenser un peu, il y a la possibilité de programmes cohérents. Lors d’élections générales, les listes en lice avancent toujours des idées de base, des projets déterminés. Mais le plus souvent, c’est pour la forme. Aujourd’hui, le régime conseille aux candidats d’élaborer des programmes sérieux, portant sur les questions intérieures ou extérieures qui intéressent la collectivité. Après la promulgation de la loi électorale, le président Émile Lahoud a invité les postulants potentiels à aborder la course dans un esprit de concurrence loyale, de rectitude démocratique et de sincérité à l’égard de l’électorat. Tout en soulignant qu’aucun code ne saurait être parfait à l’ombre du système confessionnel, le chef de l’État répète que les candidats devraient établir des programmes répondant aux aspirations de la population en évitant d’exploiter des thèmes de fanatisation, de sectarisme ou de suivisme. Dans le prolongement de cette orientation éthique, une personnalité éminente, qui n’est pas farouchement progouvernementale, souhaite que «les élections permettent de faire évoluer positivement la praxis démocratique. Pour réaliser cette refonte de la vie politique qui conditionne en fait toute réforme administrative». Ce mentor invite l’électorat «à donner le pas à l’intérêt public sur les services particuliers, à choisir leurs candidats en base d’un tel critère. Les relations personnelles, les services particuliers ne doivent plus couvrir les dérapages des candidats, ministres ou députés, à l’égard des questions nationales ou des fonds publics dont la dilapidation stimule la corruption, la transgression des lois et la protection des coupables». Dans le même esprit, le sage estime que «l’électeur, en sanctionnant, par le retrait de son suffrage, le politicien qui a trahi sa confiance en faisant passer son intérêt avant celui du pays, contribue à corriger la trajectoire et à empêcher les récidives. En effet à l’avenir, les professionnels comprendront que s’ils manquent de transparence, ils n’ont aucune chance d’être élus. Le bulletin de vote est une arme dissuasive contre la corruption». «Mais bien entendu, se hâte de souligner cette personnalité, pour que le vote soit efficient et qu’il influe sur le comportement de la caste politique, il faut que le scrutin soit véritablement libre, régulier et démocratique». Et de laisser entendre ensuite qu’à l’instar des associations de défense des consommateurs, «certaines franges de l’électorat songent à se regrouper, à s’organiser pour orienter les choix. En décidant de ne soutenir que les candidats présentant des programmes clairs. Surtout en ce qui concerne deux points essentiels : le redressement socio-économique et la clarification des relations privilégiées avec la Syrie». Sur le premier point, la personnalité indique qu’il faut une action «pour dégager le pays du marasme, augmenter sa productivité, encourager les investissements, lutter conter le chômage, réduire le déficit budgétaire et la dette publique». Quant aux rapports avec la Syrie, «il faut prendre position en ce qui concerne la présence de ses forces chez nous, les missions qu’il leur reste à accomplir, la durée de leur séjour. Afin qu’en définitive, le Liban recouvre sa souveraineté totale, que l’État déploie son autorité dans toutes les régions par le truchement de ses forces propres, sans recours à des forces empruntées. Tout candidat qui ne se prononcerait pas nettement sur les deux points susmentionnés perdrait les voix des franges concernées». Cette source, dont les vues ne correspondent pas exactement à celles du camp loyaliste, souhaite que par un tri basé sur les programmes objectifs plutôt que sur les considérations confessionnelles, «les électeurs produisent une Chambre divisée finalement en deux tendances, la première se prévalant des deux points cités et la deuxième défendant d’autres critères. La majorité et la minorité parlementaires se définiraient ainsi par rapport à une ligne politique générale, non par rapport à des facteurs paraconfessionnels». En dehors de ces souhaits, peut-être prématurés, des sources politiques craignent qu’en pratique, «les élections ne tournent encore une fois au règlement de comptes, par l’ouverture de dossiers contre des candidats non agréés. Ce qui risque d’exacerber les clivages et les ressentiments intérieurs, à un moment où le pays a surtout besoin d’être uni».
Au Liban, les formations politiques sont légion. Elles sont même un peu trop nombreuses pour un pays aussi petit. Ce qui explique en partie qu’elles n’aient pas plus de poids en définitive que les clans ou les familles. Dont elles sont d’ailleurs, parfois, une émanation directe. Le Liban n’a jamais évolué vers un système des partis. Cependant, pour compenser un peu, il y...