Diplomatie L'Allemagne ouvre le dossier des réfugiés libanais

De sources généralement bien informées, on indique que le gouvernement de Berlin a décidé récemment l’ouverture du dossier des étrangers réfugiés en Allemagne. Parmi les réfugiés égyptiens, nigérians, vietnamiens et autres, figurent quelque 9 000 ressortissants libanais qui perçoivent 4 000 marks par famille et par mois, sans compter les autres allocations auxquelles leur situation leur donne droit. Selon les mêmes sources, les autorités allemandes avaient déjà soulevé cette question vers la fin du mandat du président Élias Hraoui. À l’époque, le gouvernement libanais avait formé une commission composée des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur et du directeur de la Sûreté générale. Cette commission avait pour tâche de s’assurer, par l’intermédiaire de l’ambassade du Liban qui se trouvait alors à Bonn, du nombre et de l’identité des réfugiés libanais afin de les rapatrier vers Beyrouth. L’ancien directeur de la Sûreté, Raymond Roufayel, s’était rendu à Bonn et une délégation allemande avait visité le Liban pour mettre au point les détails du rapatriement prévu. Le président de l’Assemblée nationale Nabih Berry était alors intervenu auprès des autorités allemandes et avait obtenu le gel de ce dossier pour des raisons humanitaires, la majorité des réfugiés libanais étant originaires du Liban-Sud et de la zone de sécurité, alors sous occupation israélienne et donc dans l’incapacité de regagner leurs foyers. Après la fin de l’occupation israélienne, l’Allemagne a décidé de rouvrir ce dossier, surtout que sur les milliers de Libanais accueillis en qualité de réfugiés politiques, seule une faible minorité avait demandé à régulariser sa situation, alors que le reste réclamait toujours le même statut que les autorités allemandes leur refusent maintenant. Néanmoins, comme la loi allemande n’autorise pas le rapatriement des réfugiés ne possédant ni passeport ni laissez-passer, une étroite collaboration s’impose entre les autorités allemandes compétentes et l’ambassade du Liban à Berlin. Selon les mêmes sources, l’Allemagne commence à critiquer indirectement le Liban qui se montre peu coopératif sur ce plan, à travers des allusions précises parues dans la presse, surtout le Der Spiegel proche du parti au pouvoir. Par ailleurs, des rapports diplomatiques assurent qu’aucun des Libanais que l’Allemagne a accepté d’accueillir ne s’est encore présenté à la frontière pour bénéficier du statut de réfugié politique. Il s’agit de quarante ex-miliciens de l’Armée du Liban-Sud et de leurs familles se trouvant actuellement en Israël. Les mêmes rapports ajoutent que l’ambassade du Liban à Berlin a demandé des instructions à Beyrouth au cas où l’un de ces ex-miliciens se présenterait auprès de ses services consulaires pour une quelconque formalité.