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Actualités - CHRONOLOGIE

ALS Privé de ses médicaments, un septuagénaire meurt en détention

Un ex-milicien de l’Armée du Liban-Sud (ALS), revenu d’Israël pour se livrer au Liban, est mort en détention mercredi, a indiqué hier à l’AFP l’ancien ministre Edmond Rizk, qui réclame l’ouverture d’une enquête. Selon son avocate, il aurait été privé de ses médicaments sous prétexte qu’ils étaient de fabrication israélienne. M. Rizk a déclaré à l’AFP que les parents du détenu l’avaient informé que Gergès Saïd, originaire de Kleya et âgé de 72 ans, était mort dans des conditions non élucidées. Le médecin légiste de la caserne Oberli, à Jounieh, où sont détenus plusieurs des 2 200 Libanais poursuivis pour «actes de collaboration avec l’ennemi», a conclu à la mort par arrêt cardiaque. M. Rizk, qui juge «inquiétants» les témoignages sur des brutalités commises contre des détenus, a demandé au ministre de la Justice, Joseph Chaoul, d’ouvrir une enquête et d’ordonner une autopsie avant que le corps, qui a été transporté à l’hôpital de Marjeyroun, ne soit mis en terre. L’avocate de Saïd, qui a demandé à garder l’anonymat, estime que son client, diabétique et souffrant de tension artérielle, est mort faute de soins. D’après elle, la direction de la prison lui avait confisqué ses médicaments, sous prétexte qu’ils étaient de fabrication israélienne et donc interdits, et ne lui en a donné d’autres qu’une dizaine de jours plus tard, après l’intervention d’un médecin. «Saïd s’est livré le 6 juin après avoir fui en Israël. Il a été mis au secret et nous n’avons retrouvé sa trace à la caserne Oberli que le 19 juin. Lorsqu’il a comparu devant le tribunal militaire, il faisait peine à voir. Une jambe atteinte et frappé d’hémiplégie, il pouvait à peine se tenir debout devant le juge», a déclaré l’avocate. Selon M. Rizk, «une chape de plomb est imposée sur les conditions de détention des 2 200 détenus qui sont emprisonnés dans des casernes militaires et les témoignages de parents de détenus faisant état de brutalités commises sont inquiétants, même s’ils ne sont pas encore confirmés de source indépendante». M. Rizk a ajouté que l’«affaire de Gergès Saïd peut n’être que la partie visible de l’iceberg». Il a exigé des autorités libanaises le «respect de la Charte universelle des droits de l’homme et de celle du prisonnier, dont le Liban est signataire». Le tribunal militaire tient depuis le 5 juin des séances-marathon pour juger plus de 2 200 Libanais soupçonnés de collaboration avec Israël. Il a rendu 533 jugements à ce jour. Environ 6 000 autres Libanais, surtout des miliciens de l’ALS et leurs familles, se sont enfuis en Israël. L’organisation des droits de l’homme et de droits humanitaires (Liban) a déploré la mort de Saïd qu’elle a qualifiée de «crime prémédité» et a réclamé l’ouverture d’une enquête urgente.
Un ex-milicien de l’Armée du Liban-Sud (ALS), revenu d’Israël pour se livrer au Liban, est mort en détention mercredi, a indiqué hier à l’AFP l’ancien ministre Edmond Rizk, qui réclame l’ouverture d’une enquête. Selon son avocate, il aurait été privé de ses médicaments sous prétexte qu’ils étaient de fabrication israélienne. M. Rizk a déclaré à l’AFP...