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Actualités - CHRONOLOGIE

Hagi, dernier tour de piste de l'artiste (photo)

À 35 ans, Gheorghe Hagi se sent parfois vieux, las mais avant d’accéder en juin 2001 à une retraite sportive méritée, l’étoile de Bucarest voudrait, une dernière fois, trahir les pronostics et offrir à la Roumanie un fabuleux parcours dans cet Euro2000. Gica (son surnom) n’a jamais supporté la condescendance affichée par les grandes nations à l’égard du football roumain. «On nous a souvent pris pour des mendiants», avance-t-il. Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, il voudrait être une dernière fois «un génial perturbateur», sorte de chevalier masqué qui défendrait l’honneur des «petites formations». «Imaginez, la Roumanie championne d’Europe. Génial, non !», s’exclame-t-il. «Cette motivation m’a toujours guidé. J’ai eu le même sentiment dernièrement avec le Galatasaray quand nous avons remporté la Coupe du l’UEFA». «Arsenal, Arsenal. Trois champions du monde, le football anglais et tout ça. Avant même d’avoir joué, on était battu. Ce succès, je l’ai savouré. Ce fut un grand moment de jouissance intérieure», indique Gica. Cette dernière compétition internationale, comme sa dernière saison professionnelle qui s’annonce, Hagi veut la savourer. Rien qu’à l’idée de la disputer, il veut transpirer de bonheur par tous les pores de sa peau. Pour ne rien regretter. «Après il sera temps de jouer les anciens et commencer mes phrases par: de mon temps...» Il en aura, des souvenirs. Comme son arrivée en juin 1986 dans un Bucarest défiguré par la mégalomanie de Nicolae Ceaucescu. Avec le Steaua, il va engranger les titres. Dans un pays vivant en autarcie, il réussit un premier exploit : sa réputation va dépasser les frontières. Hagi, bien malgré lui, va devenir «le Maradona des Carpates», grâce à un pied gauche d’une exceptionnelle souplesse. Légende vivante «Au début, j’ai réfuté cette réputation. Il y a eu, et il n’y aura qu’un seul Maradona. Moi je suis Hagi, simplement Hagi et pas Hagi le Roi des Bermudes ou le Cheick du Bosphore. Je suis Gheorghe Hagi, fier d’être roumain, fier d’être capitaine de cette équipe», ajoute-t-il non sans un certain orgueil. Il n’en reste pas moins que Hagi demeure une légende vivante. Il a été élu six fois meilleur joueur roumain de l’année et détient le record de 123 sélections nationales. Son palmarès semble sans fin tellement le Steaua Bucarest d’avant la révolution trustait les titres. Mais cette fois c’est définitif. Extinction des projecteurs. Il n’y aura plus de nouvelle séance comme cela s’est produit lors de l’entame des éliminatoires de l’Euro2000. Après avoir effectué ses débuts avec la sélection en 1983, disputé l’Euro-84 en France et l’édition 1996 en Angleterre, s’être distingué avec la Roumanie lors du Mondial-94 aux États-Unis (quart de finaliste), il prendra bien sa retraite internationale à l’issue de ce championnat d’Europe des Nations. «Parfois je me dis que je suis trop vieux pour toutes ces choses. Et puis, il y a la famille et il faut surtout savoir se retirer avec classe», indique Gheorghe Hagi. Le Portugal de Luis Figo, samedi à Arnhem (groupe A), a tout intérêt à surveiller cet artiste qui effectue son tout dernier tour de piste sur la scène internationale.
À 35 ans, Gheorghe Hagi se sent parfois vieux, las mais avant d’accéder en juin 2001 à une retraite sportive méritée, l’étoile de Bucarest voudrait, une dernière fois, trahir les pronostics et offrir à la Roumanie un fabuleux parcours dans cet Euro2000. Gica (son surnom) n’a jamais supporté la condescendance affichée par les grandes nations à l’égard du football...