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Actualités - CHRONOLOGIE

Turquie Agca affirme n'avoir été qu'un acteur du meurtre d'un journaliste

L’auteur de la tentative d’attentat contre le pape, le Turc Mehmet Ali Agca, a comparu hier devant un juge et affirmé qu’il n’avait été qu’un «acteur» dans le meurtre d’un journaliste turc réputé pour lequel il a été condamné à mort par contumace en Turquie. «Je ne suis pas l’assassin d’Abdi Ipekci. J’étais un acteur dans ce scénario. Je jouais le rôle du meurtrier», a-t-il déclaré dès son arrivée dans la salle d’audience, créant l’ébullition. Il a affirmé son innocence dans une attaque à main armée perpétrée en 1979 pour laquelle un procès est en cours contre lui, raison de sa présentation à un juge, au milieu d’un impressionnant dispositif de sécurité. «Il n’y a pas eu de vols. Ce sont des contes de fée, je suis innocent», a-t-il dit. Agca, 42 ans, cheveux ras et presque blancs, vêtu de jeans et d’une chemise bleu clair, a dû interrompre sa déclaration liminaire sur injonction du juge Nusret Ince. «Pardonnez-moi d’être aussi excité. Mais je suis de retour dans mon pays après tant d’années», a-t-il par la suite fait remarquer, cité par la télévision privée NTV. Le juge lui a signifié son arrestation et a annoncé que son procès s’ouvrirait le 10 juillet. Agca a été extradé d’Italie tôt mercredi après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle et avoir purgé 19 ans de prison pour sa tentative d’assassinat contre Jean-Paul II le 13 mai 1981. Il doit encore purger en Turquie près de dix ans de prison pour le meurtre en 1979 du rédacteur en chef du journal Milliyet, Abdi Ipekci. La peine de mort avait été commuée par un amendement à la loi antiterroriste en 1991. Il est incarcéré à la prison de haute sécurité de Kartal à Istanbul, en cellule d’isolement. Agca a été conduit au tribunal de Kadikoy, où l’audience a duré 40 minutes, à bord d’un véhicule militaire blindé. Les rues entourant le tribunal, situé dans la partie asiatique d’Istanbul, avaient été bloquées par des véhicules de police, des dizaines de policiers et gendarmes étaient déployés, ainsi que des tireurs armés de kalachnikov postés sur les toits environnants. Trois militants d’un petit parti de gauche qui tentaient de distribuer des tracts en demandant que soient retrouvés «ceux qui se cachent derrière le meurtre d’Ipekci» ont été interpellés par la police. Plusieurs avocats ont été pressentis pour prendre sa défense, dont le défenseur du mafieux Alaatin Cakici, extradé par la France et lui aussi incarcéré à Kartal, a indiqué à la presse Me Can Dogancan. Membre du mouvement de jeunesse d’extrême droite des Loups gris, lié au parti de l’Action nationaliste MHP, aujourd’hui membre de la coalition au pouvoir en Turquie, Agca avait avoué être le meurtrier d’Ipekci après son arrestation en juin 1979. Il s’était évadé d’une prison militaire d’Istanbul cinq mois plus tard, et avait refait surface sur la place Saint-Pierre.
L’auteur de la tentative d’attentat contre le pape, le Turc Mehmet Ali Agca, a comparu hier devant un juge et affirmé qu’il n’avait été qu’un «acteur» dans le meurtre d’un journaliste turc réputé pour lequel il a été condamné à mort par contumace en Turquie. «Je ne suis pas l’assassin d’Abdi Ipekci. J’étais un acteur dans ce scénario. Je jouais le rôle...