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Actualités - CHRONOLOGIE

Les sanctions contre l'Autriche risquent de polluer le sommet

La question des sanctions prises par les partenaires européens de Vienne pour protester contre l’entrée de ministres d’extrême droite dans le gouvernement autrichien, risque de «polluer» le sommet européen qui se tient à Feira. L’une des grandes inquiétudes des dirigeants européens est que la poursuite des sanctions n’amène le gouvernement autrichien à bloquer la réforme des institutions européennes que les Quinze sont en train de préparer au sein de la conférence intergouvernementale (CIG) en vue de l’élargissement de l’UE. En dépit des demandes autrichiennes, la question des sanctions ne figure pas à l’ordre du jour officiel du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne : les sanctions ont été prises bilatéralement par les 14 partenaires de Vienne et ne sont pas du ressort des institutions de l’UE. Mais aucun responsable européen ne se fait d’illusion : à un moment où un autre du sommet, probablement lors du dîner lundi, le chancelier conservateur autrichien Wolfgang Schuessel soulèvera la question. Un temps favorable à la mise en place d’un «mécanisme de surveillance» permettant de détecter dans les quinze États membres de l’Union les signes avant-coureurs d’une atteinte à ses principes fondamentaux – respect de la démocratie et des droits de l’homme – le chancelier a depuis durci le ton. Il estime désormais inconcevable de placer l’Autriche sous observation sans une levée préalable des sanctions. Wolfgang Schuessel ne manquera pas d’exploiter les fissures qui sont apparues dans le front au départ uni de ses quatorze partenaires favorables à une application stricte des sanctions. Plusieurs pays comme la Finlande, le Danemark, l’Irlande ou l’Italie, sont désormais pour leur levée. Le ministre portugais des Affaires étrangères Jaime Gama, dont le pays termine sa présidence tournante de l’UE, et qui s’était jusqu’alors montré très ferme contre l’Autriche, a lui-même estimé qu’une évolution était devenue nécessaire. Devant le Parlement européen à Strasbourg, il a déclaré jeudi qu’il convenait de «marquer une pause» dans la «rhétorique politique», à l’égard de l’Autriche. «Il faut ouvrir une fenêtre», a-t-il dit. Reste que la levée des sanctions, comme leur application, doit faire l’objet d’un consensus des «quatorze» qui est loin d’être acquis. La France et la Belgique, intransigeantes depuis le début de l’application des sanctions en février, campent officiellement sur leurs positions. Rien dans la situation en Autriche et dans la nature toujours fasciste du parti d’extrême droite FPOe (Parti de la liberté) associé au gouvernement de M. Schuessel ne justifie un assouplissement, selon Paris et Bruxelles. La France, qui va succéder au Portugal à la présidence de l’UE en juillet, aurait cependant intérêt à un début de normalisation, puisque c’est à elle qu’il incombera de conduire à leur terme les travaux de la CIG sur la réforme des institutions. Certains responsables français n’excluent pas, sous couvert d’anonymat, qu’à Feira on puisse fixer «un rendez-vous» en vue d’une levée des sanctions. Selon eux, tout dépendra du comportement de l’Autriche: si ses dirigeants se montrent trop arrogants, rien ne changera, mais s’ils font preuve de modestie et d’esprit d’ouverture, alors les choses pourront peut-être évoluer. Les sanctions contre l’Autriche ont été appliquées le 4 février dès l’annonce de la formation du gouvernement de coalition entre le Parti conservateur (OeVP) de M. Schuessel et le FPOe de Jorg Haider. Ces sanctions sont au nombre de trois : gel des relations bilatérales, refus de soutenir les candidats autrichiens postulant à des fonctions dans les organisations internationales, et refus de recevoir les ambassadeurs de Vienne dans les quatorze autres pays de l’UE à un niveau autre que «technique».
La question des sanctions prises par les partenaires européens de Vienne pour protester contre l’entrée de ministres d’extrême droite dans le gouvernement autrichien, risque de «polluer» le sommet européen qui se tient à Feira. L’une des grandes inquiétudes des dirigeants européens est que la poursuite des sanctions n’amène le gouvernement autrichien à bloquer la...