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Actualités - CHRONOLOGIE

Controverse au sujet d'une loi sur la publicité

Contesté vivement dans les milieux des médias et de la publicité, un projet de loi régularisant le secteur de la publicité, auquel il impose une série de contraintes jugées «hérétiques» par les parties concernées, a été critiqué même par des membres du gouvernement avant que son examen ne soit reporté à une date ultérieure. De sources proches de l’équipe au pouvoir, on a indiqué que les réserves exprimées par certains ministres au sujet du texte sont nombreuses. Selon les mêmes sources, le ministre de la Justice, M. Joseph Chaoul, qui a formulé une série de commentaires sur le projet de loi, a estimé qu’il faudra au moins deux mois pour qu’il soit amélioré, alors que le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a jugé que deux semaines suffisent. C’est ce que le ministre de l’Information a d’ailleurs précisé au terme de la réunion du Conseil des ministres. M. Anouar el-Khalil, note-t-on, ainsi que le ministre de l’Économie, M. Nasser Saïdi, sont l’auteur du projet de loi contesté. Ils ont tous deux demandé au gouvernement d’en ajourner l’examen, le temps que leurs collègues puissent formuler leurs remarques sur le texte dans un délai de 15 jours, selon les mêmes sources. Entre-temps, une réunion aura lieu avec les membres du comité formé de délégués des médias et des agences et des régies de publicité, selon M. Khalil. Ces derniers avaient pourtant formulé, il y a six mois, leurs remarques au sujet du mécanisme proposé par le gouvernement pour régulariser le secteur de la publicité. Ils avaient même présenté à l’équipe de M. Hoss, au terme de longues réunions – au cours desquelles les représentants du gouvernement et du secteur de la publicité ont tenté de rapprocher leurs points de vue –, des propositions d’amendement des articles contestés, selon les explications de M. Antoine Choueiri, PDG de Press Media, à L’Orient-Le Jour. Ces propositions, a ajouté M. Choueiri, présentent l’avantage de gommer «les innombrables lacunes qui entachent le texte et qui le rendent absurde». Celui-ci impose d’innombrables contraintes au secteur de la publicité «qu’il renvoie au début du siècle». Le dispositif qu’il prévoit institue un contrôle à la limite policier de chaque étape de la production et de la diffusion publicitaires, ce qui risque d’entraver le développement du secteur de la publicité et d’éroder sensiblement les revenus des médias, sachant que leurs recettes proviennent principalement de ce secteur. Il ne s’agit pas là du seul inconvénient : le mécanisme proposé est formulé d’une manière tellement floue qu’il en devient inquiétant. Le gouvernement s’est en effet contenté d’en citer les grandes lignes et s’est réservé le droit de détailler le processus d’exécution dans les décrets d’application. Les représentants des médias et de la publicité ont toutefois tenté de combler cette lacune en détaillant chaque idée proposée par le gouvernement et en soumettant à l’équipe de M. Hoss un texte applicable. Pour M. Choueiri, il ne fait pas de doute : l’adoption de la loi telle qu’elle a été préparée par le gouvernement porte un sérieux coup au secteur de la publicité. Il se dit même déterminé à quitter le pays et à s’installer à Dubaï, au cas où le projet du gouvernement serait maintenu, «ce qui signifie que 325 personnes seront au chômage». «J’ai entendu même des collègues affirmer qu’ils n’ont pas besoin de plus de six mois pour fermer les portes de leurs agences au Liban et s’installer à leur tour à Dubaï», souligne-t-il, avant d’énumérer les avantages des investissements publicitaires dans cet émirat.
Contesté vivement dans les milieux des médias et de la publicité, un projet de loi régularisant le secteur de la publicité, auquel il impose une série de contraintes jugées «hérétiques» par les parties concernées, a été critiqué même par des membres du gouvernement avant que son examen ne soit reporté à une date ultérieure. De sources proches de l’équipe au...