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Actualités - CHRONOLOGIE

Peeeinture - Les quatre libertés de Norman Rockwell L'Amérique du bonheur vue par elle-même

Washington accueille cette semaine une grande rétrospective de Norman Rockwell, principal illustrateur du quotidien de l’Amérique tout au long du XXe siècle, une Amérique saine et positive, mais souvent croquée avec ironie. L’exposition «Norman Rockwell, des images pour les Américains» («Pictures for the American People») est présentée pendant trois mois à la Corcoran Gallery de Washington. Né en 1894, cet artiste précoce a décrit sans relâche, dès l’âge de seize ans, et pendant six décennies, la vie courante, pour la couverture de magazines, notamment le Saturday Evening Post. «Les banalités ne sont jamais fatigantes. Ce qu’il faut, ce n’est pas de nouvelles scènes mais des nouveaux points de vue», estimait Rockwell. On peut voir la petite fille faisant ausculter sa poupée par un docteur tentant de garder son sérieux, une famille revenant éreintée des premiers congés payés en voiture, ou un couple émerveillé par «La nouvelle antenne de la télévision» – une invention encore magique en 1949. Nostalgie Le grand public, se méfiant des musées, s’est reconnu en Rockwell, seul artiste universellement connu et reproduit aux États-Unis avec Walt Disney, écrivait le magazine Newsweek à sa mort en 1979. Il se reconnaît encore avec nostalgie dans l’image d’une Amérique civile, d’avant la drogue, d’adultes bienveillants, de jeunes qui cherchent leur voie ou de barbiers musiciens dans des petites villes. «Norman Rockwell est trop gentil. Son côté sucré fait mal aux dents», écrit Paul Richard, critique du Washington Post, par référence au mépris qu’a réservé une partie du monde de l’art à cet illustrateur, jugé trop kitsch. Mais, ajoute-t-il, cet homme de tolérance (notamment en matière de déségrégation raciale), qui peignit le bonheur américain, a créé des «peintures inoubliables». Par exemple, les fameuses «Quatre libertés» – de parole, de religion, celle de ne pas avoir peur, celle de ne pas être dans le besoin (laquelle montre un couple de grands – parents offrant une énorme dinde à des convives hilares) – furent peintes en 1943 pour aider à l’effort de guerre déclenché par Franklin D. Roosevelt. Comme d’autres illustrations, ces «libertés» restent des références visuelles pour l’Amérique, qu’explique encore en l’an 2000 une mère à sa petite fille au musée Corcoran. Norman Rockwell, qui composait méticuleusement avec photos et modèles ses tableaux foisonnant de détails, fait souvent rire le spectateur : par exemple un iconoclaste George Washington en séducteur éconduit, l’atelier du «tatoueur», «la rumeur» ou le «Triple auto-portrait» de l’artiste à la pipe. Après le 24 septembre, l’exposition fera le tour des États-Unis pour s’achever en 2002 au musée Solomon Guggenheim de New York.
Washington accueille cette semaine une grande rétrospective de Norman Rockwell, principal illustrateur du quotidien de l’Amérique tout au long du XXe siècle, une Amérique saine et positive, mais souvent croquée avec ironie. L’exposition «Norman Rockwell, des images pour les Américains» («Pictures for the American People») est présentée pendant trois mois à la Corcoran Gallery de...