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Actualités - REPORTAGES

Regagner au plus vite la Syrie

«Hafez el-Assad est mort». C’est presque en chuchotant que les personnes attardées sur les plages de Batroun, à quelques kilomètres du barrage syrien de Madfoun, ont répercuté la nouvelle hier à 18 heures. À Madfoun où se trouve le barrage des services de renseignements syriens, le plus important du Liban-Nord, les hommes en civil affichaient des mines livides. Décomposées. Et contrairement à leur habitude, c’est sans quitter leur guérite qu’ils signalaient aux automobilistes libanais de poursuivre leur chemin. En début de soirée, rares étaient les voitures immatriculées au Liban qui roulaient à partir de Byblos (vers Tripoli) sur l’autoroute du Nord. Des véhicules syriens, berlines climatisées ou voitures moins confortables, taxis jaunes ou bus pleins à craquer ont pris d’assaut ce tronçon libanais de l’autoroute qui relie Tripoli à l’Ouest syrien, notamment Homs, Alep et Lattaquié. Tandis que les minibus et les grands cars roulaient pare-chocs contre pare-chocs, les convois de grosses voitures, phares allumés, se suivaient. Certains automobilistes syriens roulaient à tombeau ouvert. Ils n’ont pas hésité à percuter des véhicules qui se trouvaient sur leur chemin. Il fallait qu’ils arrivent au plus tôt en Syrie. À Tripoli, les ressortissants syriens se sont rassemblés par centaines sur la place centrale pour regagner leur pays. Au poste frontière de Masnaa entre-temps, des dizaines de voitures et d’autocars bondés se pressaient dans une atmosphère d’exode. Les voyageurs garaient leurs voitures, couraient vers le poste de douane libanais, leur permis de séjour à la main, le faisaient tamponner et se remettaient à courir, montaient dans leurs véhicules et se dirigeaient vers la Syrie. Aux barrages tenus au Liban par les services spéciaux syriens sur la route de Damas, on pouvait voir les agents en civil, kalachnikov à la main, les yeux rougis, écoutant les versets du Coran diffusés par la radio.
«Hafez el-Assad est mort». C’est presque en chuchotant que les personnes attardées sur les plages de Batroun, à quelques kilomètres du barrage syrien de Madfoun, ont répercuté la nouvelle hier à 18 heures. À Madfoun où se trouve le barrage des services de renseignements syriens, le plus important du Liban-Nord, les hommes en civil affichaient des mines livides. Décomposées. Et...