Paris pourrait accueillir une conférence de donateurs pour le Liban-Sud Tournée de Védrine en Israël, au Liban et en Syrie

Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine effectuera au cours du week-end une tournée en Israël, au Liban et en Syrie, et a demandé à être reçu dimanche par le chef de l’État Émile Lahoud et le Premier ministre Sélim Hoss, rapporte notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane. Les autorités libanaises ont été informées par l’ambassade de France de la décision de M. Védrine de visiter les trois pays. En principe, il doit entamer sa tournée en Israël, puis viendra à Beyrouth où il devra passer la nuit de dimanche à lundi, avant de se rendre lundi matin à Damas. Les dates précises de la tournée seront toutefois confirmées aujourd’hui. L’ambassadeur de France Philippe Lecourtier, qui se trouve actuellement à Paris pour consultations, devra pour sa part regagner Beyrouth demain samedi. La dernière visite du chef de la diplomatie française au Liban remonte à novembre dernier. Aucune indication n’a été donnée officiellement sur les objectifs de la visite, mais on souligne de sources diplomatiques le rôle qu’est appelée à jouer la France au Liban-Sud à la suite du retrait israélien de cette zone, notamment sa participation souhaitée à la nouvelle Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont son contingent devrait constituer l’épine dorsale. De mêmes sources, on explique que M. Védrine a voulu consulter les trois parties concernées (Liban, Israël, Syrie) avant la présentation du rapport final du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan au Conseil de sécurité des Nations unies au sujet de la confirmation du retrait israélien. Au Liban, les entretiens du ministre français seraient axés sur la question de l’envoi de l’armée libanaise dans la bande frontalière évacuée par l’État hébreu. M. Védrine tentera de connaître les intentions du pouvoir libanais à cet égard et, en cas de réponse positive, la date envisagée pour un tel déploiement. Si, en revanche, les dirigeants libanais continuaient à refuser de dépêcher l’armée au Sud, M. Védrine s’emploierait à les convaincre de le faire, ajoute-t-on de mêmes sources. Le responsable français devra aussi examiner avec ses interlocuteurs dans les trois pays les éventuelles garanties pour la sécurité des Casques bleus de la Finul, ainsi que l’introduction d’éventuels amendements aux propositions faites par M. Annan, notamment au sujet du nombre des effectifs de la Finul-bis, qui devrait avoisiner 8 000. La France estime en effet que ce chiffre devrait être revu à la baisse, en raison du fait que le retrait israélien s’est déroulé sans incident majeur. M. Védrine transmettra en outre le vœu du gouvernement français de fixer un délai limité pour la présence de la Finul dont le mandat s’achève en juillet. Jusqu’ici, le Conseil de sécurité renouvelait automatiquement chaque six mois le mandat de la force, mais Paris estime que cet automatisme n’est plus de mise après le retrait israélien. Les contacts entre Paris et Washington seront également au menu des discussions, les États-Unis pressant actuellement la France d’envoyer un contingent au Liban-Sud. M. Védrine fera aussi savoir aux responsables libanais la disposition de la France à soutenir tout projet pour la réhabilitation de la bande frontalière en fonction des priorités qui seront établies par les autorités libanaises. Le ministre pourrait à cette occasion annoncer que la France serait prête à organiser et accueillir une conférence de donateurs regroupant l’Union européenne, les États-Unis, le Japon, et d’autres pays pour mettre sur pied un programme d’aide en faveur du Liban-Sud. Enfin, le chef de la diplomatie française informera ses interlocuteurs du soutien de son pays aux efforts en cours pour la reprise des négociations de paix sur les volets syrien et libanais.