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Actualités - ANALYSE

Les opposants mènent campagne pour un Cabinet fort

Un trimestre fertile pour l’actualité politique. En juin, le retrait. En août, les législatives. Et entre les deux, en juillet, la formation des listes et le lancement de la campagne électorale. Dès lors, et à moins de rebondissements dramatiques au Sud, le gouvernement n’aura plus, à partir du mois prochain, qu’à s’occuper des élections, en expédiant les autres affaires courantes. Sa mission principale sera d’organiser un scrutin vraiment libre et régulier. Tout en jetant un coup d’œil, de temps en temps, sur les projets relatifs à la reconstruction et au développement de l’enclave libérée. À ce propos, il se confirme que de nombreux pôles s’opposent à ce que les fonds destinés à la région frontalière soient confiés au Conseil du Sud, par crainte que ces crédits ne soient redistribués suivant des impératifs purement électoraux. Ces personnalités affirment qu’il y a tout lieu de craindre que sous prétexte d’indemnités de réfection, l’argent ne serve à rétribuer des particuliers acquis à des candidats ou à des leaders déterminés, comme cela s’est produit naguère à la Caisse des déplacés. «Cet organisme sous contrôle, rappellent ces sources, avait indemnisé les squatters bien plus que les dépossédés, sous prétexte d’encourager les réconciliations et de promouvoir la grande opération du retour, qui ne s’est faite qu’à moitié». De l’avis de ces politiciens, «il vaut mieux attendre, pour engager le plan Sud, la formation après les élections d’un Cabinet solide, qui inspire confiance aussi bien au-dehors qu’à la population locale. Il est évident, en effet, que le retrait israélien est loin de suffire pour amorcer le redressement économique du pays. Il faut à cette fin assurer une stabilité politique et sécuritaire indéniable, pour que les investisseurs affluent. La libération, pour bénéfique qu’elle soit, ne représente pas en soi un moteur de redémarrage économique. Il est d’abord nécessaire que la sécurité devienne une réalité constante. Le prochain gouvernement devra savoir exploiter à fond les retombées du retrait israélien. Le Liban a besoin de ministres forts, capables de relancer la croissance économique, de refaire du Liban une plaque tournante incontournable des marchés financiers. Et cela à travers une batterie de législations destinées à mieux attirer et fixer les capitaux locaux ou étrangers». Ces personnalités insistent donc «pour un gouvernement de politiciens expérimentés qui sauront veiller à la saine application d’un plan de développement général, assurant l’harmonie économique entre les régions et empêchant la dilapidation des fonds récoltés pour le Sud». Un objectif prioritaire, «car, reprennent les opposants, nul n’ignore que le Liban, surendetté, ne peut pas financer les grands projets prévus pour la région libérée. Il lui faut miser sur les aides extérieures. Certes beaucoup de belles promesses lui sont faites, dans la foulée de la libération. Mais à vrai dire, elles risquent de rester paroles en l’air, s’il n’y a pas en place à Beyrouth un gouvernement fort qui inspire confiance aux donateurs ou aux investisseurs potentiels, qu’il s’agisse d’États, d’entreprises ou de particuliers. Une lutte majeure s’engage maintenant, après la libération. Le défi est titanesque. Même l’Allemagne de l’Ouest a eu du mal à remettre l’Allemagne de l’Est sur les rails après la réunification. Notre pays, si démuni, ne peut pas réhabiliter économiquement les régions libérées sans aide. Et sans confiance généralisée dans le gouvernement libanais, aucun soutien extérieur consistant ne nous serait prodigué».
Un trimestre fertile pour l’actualité politique. En juin, le retrait. En août, les législatives. Et entre les deux, en juillet, la formation des listes et le lancement de la campagne électorale. Dès lors, et à moins de rebondissements dramatiques au Sud, le gouvernement n’aura plus, à partir du mois prochain, qu’à s’occuper des élections, en expédiant les autres...