Liban-Syrie Joumblatt critique la cabale contre Hikmat Chéhabi

L’ancien ministre Walid Joumblatt a critiqué hier la campagne menée contre l’ancien chef d’état-major syrien, le général Hikmat Chéhabi. «Depuis quelques jours, certains médias organisent une campagne de presse contre l’ancien chef d’état-major de l’armée arabe syrienne, le général Hikmat Chéhabi, qui a joué un rôle essentiel aux côtés du président Hafez el-Assad et sous son commandement dans la création de l’armée syrienne et l’accroissement de son potentiel militaire (…). Le général Chéhabi a également joué un rôle essentiel dans la sauvegarde du Liban face au projet israélien dirigé contre son unité et il a parrainé toutes les tentatives d’entente entre les Libanais», a déclaré M. Joumblatt. M. Joumblatt a ajouté qu’il condamnait cette campagne et invité la presse à faire montre de plus de réserve «dans une affaire d’une telle importance». Citant des «sources informées», le quotidien al-Hayat a révélé, dans son édition d’hier, que le général Chéhabi avait quitté Beyrouth le jour même à destination des États-Unis, à l’issue de «renseignements sur son implication et celle de ses enfants dans plusieurs affaires de corruption». Toujours selon al-Hayat, le général Chéhabi aurait subi une série d’examens médicaux à l’hôpital américain de Beyrouth (AUH) avant de se diriger vers Los Angeles, en Californie, accompagné de son fils Hazem qui y avait occupé le poste de consul honoraire de Syrie. Les sources citées par al-Hayat ont précisé que «l’enquête a révélé que le général Chéhabi est impliqué dans de grosses transactions qui ont eu lieu alors qu’il était chef d’état-major de l’armée syrienne, entre 1974 et 1998». Les mêmes sources ont ajouté que des poursuites légales devaient être engagées contre le général Chéhabi dans les jours à venir. D’autre part, des renseignements auraient filtré sur les origines de la fortune amassée par un haut gradé syrien qui aurait été rappelé de son poste à Beyrouth et aurait, quelques jours auparavant, vendu sa villa située dans un centre d’estivage syrien pour la somme d’un million deux cent mille dollars américains. Rappelons que le général Chéhabi, qui était alors chef d’état-major, avait entamé des pourparlers en 1994 avec l’actuel Premier ministre israélien Ehud Barak, puis avait rencontré son homologue israélien Amnon Shahak en 1995. C’était également lui qui avait signé l’accord de désengagement des troupes syriennes et israéliennes en 1974.